Amis Biologistes, bonjour.
Un pas en avant, un pas en arrière. La jambe doit être tendue, le buste bien droit et le visage éclairé par un franc sourire. Et surtout, surtout suivre la musique. C'est ce que ne manquera pas de répéter le jury d'une émission télévisée où des "people" s'essayent, avec plus ou moins de réussite, aux danses de salon.
Il n'est pas certain que les biologistes apprécient celle qu'il leur a été imposée. Ils sont lâchés au milieu de la piste en sachant que ce qu'ils avaient répété n'est plus d'actualité. L'orchestre a changé et avec, la musique et le carnet de bal. De plus, ils ne savent plus très bien qui dirige le nouvel ensemble.
Pour illustrer ce malaise, je remonte en post le très pertinent commentaire d'Alain, biologiste et fidèle lecteur du blog.
"Outre la nomination des PH PU et autres chefs de service de biologie hospitalière, les points de l'ordonnance sur lesquels le ministre souhaite revenir sont les prélèvements par les infirmières libérales et les ristournes.
Sur les prélèvements, les syndicats d'infirmiers sont bien sûr tout à fait contre toute forme de contractualisation entre eux et les biologistes et considèrent l'ordonnance comme une atteinte à leur liberté... Il y avait donc là le germe d'une bronca des infirmiers ce que craint énormément notre gouvernement.
Quant aux ristournes, nos hôpitaux commenceraient ils à faire leurs comptes et s'apercevoir que leur tutelle leur a fait un bien mauvais cadeau financier ?
Pour moi, l'ordonnance était réellement maladroite sur le préanalytique et n'avait pas du tout pris en compte le problème des prélèvements effectués par les IDE libérales en ville et en campagne. Quant aux ristournes, il fallait croire au Père Noël pour imaginer que ce point ne serait pas remis en cause rapidement.
Je suis quand même étonné de la tournure du débat sur l'ordonnance depuis le 9 février. Après l'avoir jeté aux orties, on voit sur les blogs de la profession pas mal de confrères la porter aux nues, en disant que ce texte allait nous sauver, était la panacée pour notre profession, que l'accréditation, ce n'est pas si difficile que cela et que si on n'arrive pas à être accrédité par le grand COFRAC, on n'aura qu'à s'en prendre qu'à nous mêmes.
L'ordonnance telle qu'elle a été publiée en janvier 2010 reste un mauvais texte, imposant des contraintes d'exercice totalement délirantes et qui surtout, à cause de cette accréditation nous empêche d'exercer sereinement et correctement notre métier. Ceux là même qui trouvent ce texte admirable ne seraient ils pas les quelques confrères accrédités ?
Je ne nie pas qu'il soit nécessaire d'assurer la meilleure qualité possible de notre prestation mais pas à n'importe quel prix et surtout pas selon cette norme totalement inapplicable en routine.
Et puis, il y a aussi quelque chose dont on ne parle pas en ce moment mais qui garde toute son importance, c'est la baisse de la nomenclature. Avez vous regardé ce que valent vos dossiers depuis le 11 février ? Ne devrait il pas aussi être là notre combat pour préserver notre profession ?
C'est cette redoutable addition "accréditation plus nomenclature" qui va nous emporter.
Bon courage à tous ceux qui se retrouveront dans mes propos."
Sur les prélèvements, les syndicats d'infirmiers sont bien sûr tout à fait contre toute forme de contractualisation entre eux et les biologistes et considèrent l'ordonnance comme une atteinte à leur liberté... Il y avait donc là le germe d'une bronca des infirmiers ce que craint énormément notre gouvernement.
Quant aux ristournes, nos hôpitaux commenceraient ils à faire leurs comptes et s'apercevoir que leur tutelle leur a fait un bien mauvais cadeau financier ?
Pour moi, l'ordonnance était réellement maladroite sur le préanalytique et n'avait pas du tout pris en compte le problème des prélèvements effectués par les IDE libérales en ville et en campagne. Quant aux ristournes, il fallait croire au Père Noël pour imaginer que ce point ne serait pas remis en cause rapidement.
Je suis quand même étonné de la tournure du débat sur l'ordonnance depuis le 9 février. Après l'avoir jeté aux orties, on voit sur les blogs de la profession pas mal de confrères la porter aux nues, en disant que ce texte allait nous sauver, était la panacée pour notre profession, que l'accréditation, ce n'est pas si difficile que cela et que si on n'arrive pas à être accrédité par le grand COFRAC, on n'aura qu'à s'en prendre qu'à nous mêmes.
L'ordonnance telle qu'elle a été publiée en janvier 2010 reste un mauvais texte, imposant des contraintes d'exercice totalement délirantes et qui surtout, à cause de cette accréditation nous empêche d'exercer sereinement et correctement notre métier. Ceux là même qui trouvent ce texte admirable ne seraient ils pas les quelques confrères accrédités ?
Je ne nie pas qu'il soit nécessaire d'assurer la meilleure qualité possible de notre prestation mais pas à n'importe quel prix et surtout pas selon cette norme totalement inapplicable en routine.
Et puis, il y a aussi quelque chose dont on ne parle pas en ce moment mais qui garde toute son importance, c'est la baisse de la nomenclature. Avez vous regardé ce que valent vos dossiers depuis le 11 février ? Ne devrait il pas aussi être là notre combat pour préserver notre profession ?
C'est cette redoutable addition "accréditation plus nomenclature" qui va nous emporter.
Bon courage à tous ceux qui se retrouveront dans mes propos."
Merci Alain. Je vous que vous n'avez pas perdu le (sens du) rythme. Bien vu également pour la nomenclature.
Biocliniquement vôtre.
GdM
3 commentaires:
tout à fait d'accord avec ce commentaire.La biologie était-elle si mauvaise qu'il fallait procéder par ordonnance?... en France ne saurait-on faire évoluer une loi?
Pourquoi préférer le réglementaire au détriment du législatif?pourquoi la précipitation au lieu du fond?
N'aurait-on pas pu actualiser progressivement la loi de 1975:
- en accentuant par exemple le rôle du GBEA et celui des "sociétés savantes" pour améliorer les pratiques biologiques.
-En laissant les biologistes se restructurer par eux mêmes,les laboratoires étant contrôlés par l'Etat et non pas par une société qui a un quasi monopole sur le territoire.
Au lieu de cela on a fait une réforme dans l'urgence, mal ficelée, ayant l'apparence,mais rien que l'apparence de la rigueur.
résultats:
-Un malaise certain dans la profession
-De nombreux problèmes d'application qui surgissent chaque jour.
-Certains principes bafoués comme la libre installation,le libre choix du patient 'quand il y a monopole,etc....L'image donnée est une caricature à peine voilée d'un monde arriviste.
Sans nier une évolution souhaitable,et le travail effectué par certains, force est de constater que la biologie a oublié son histoire et ceux qui l'on créé,et prenons garde qu'elle ne tombe dans une banalité mercantile affligeante et destructrice.
Merci pour ce commentaire.
Je continue à penser que la 15189 protégera les laboratoires, pas les biologistes.
N'aurait il pas fallu régler les problèmes de démographie des laboratoires, inhérente à la baisse du B et à la mutation "financiarisée" de notre profession, avant d'imposer une norme contraignante?
Une réelle formation des internes à la 15189 (pourquoi pas un internat en 5 ans) aurait permis de resserrer les liens entre l'ancienne et la nouvelle génération :" J'ai le capital, tu as les compétences".
Je suis très déçu par l'attitude des accrédités. Ils sont peu nombreux et assez réfractaires à la critique. Pourtant ils (on) auraient tout a gagné des remarques de leurs confrères, un regard neuf (et parfois naïf) peut se révéler très utile parfois.
Il y avait sans doute d'autres moyens pour assurer la pérennité de la qualité des LABMS.
La biologie française est une biologie de qualité (cf rapport IGAS 2008), on a trop tendance à l'oublier !
Il y a certes des exceptions mais l'ancien système, via les inspecteurs des ASS, AVEC DES MOYENS ADEQUATS, apportait une réponse plus que convenable.
Après, comme toutes les bulles (la biologie médicale, depuis quelques années, est une bulle), il y a un risque d'effondrement :
- par le haut : avec le retrait des financiers et la reprise en main par les professionnels du secteur
- par le bas : la financiarisation/industrialisation à outrance pour rentabiliser les investissements.
Le sort de la biologie est également liée à celui de la sécurité sociale, elle même dépendante de choix politiques (privatisation partielle à complète ?), eux aussi tributaires de considérations nationales (poids de la dette, crise 2008 loin d'être révolue, avenir des LBOS, etc..).
Je crois au travail, aux compétences, aux relations avec le patient et à notre place dans le
système de santé à la française.
Je suis donc optimiste :).
@ Tots :
Merci pour cette note optimiste. La biologie sera ce qu'en feront ses praticiens...à bonne entendeur,...
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