lundi 16 novembre 2009

Accréditation et JIB : la réaction d'Hervé à celle d'Alain.

L'Ordonnance est encore en gestation. La version qui circule actuellement porte le n°13 et quelques articles restent encore à rédiger. Sur le terrain, celui des biologistes qui prélèvent, signent, téléphonent aux prescripteurs, surveillent les contrôle de qualité et se battent avac la paillasse de bactériologie (quand ce n'est pas celle d'immuno-hématologie...), rien ne change si ce n'est cette sensation d'un malaise qui monte...
Je laisse ainsi la parole à Hervé qui a commenté le post précédent :


"Merci pour ce ressenti que je partage.
Hélas, force est de constater amèrement que :
- Les vieux biologistes ont profité gains de productivité plutôt pour se rémunérer que pour investir.
- DGS et Cofrac continuent de comparer sur un plan purement financier la biologie à l'allemande et la biologie française.=> ce ne sont bien évidement pas les mêmes prestations.
- L'accréditation est un coût fixe de plusieurs milliers d'euros par type d'analyses pratiquées.
En conclusion, les jeunes biologistes sont les grands perdants de la réforme. Impossible de créer de nouveaux laboratoires en raison de la charge d'accréditation. Dans les "Laboratoires" nouvelle version, le salariat ou l'association ne leur permettront que d'oeuvrer dans des sites de prélèvement. Cela fait mal de faire un Bac +10 et n'utiliser que le certif de prélèvement non ? Je ne parle pas des jeunes techniciens qui deviendront hyper spécialisés (comme en HP). Difficile de trouver des personnels polyvalents et bien formés.
Une rupture s'annonce qui consolidera à terme le rôle des financiers dans les structures.
Les actions : contester la légitimité du SDB. Protester par courrier auprès de vos députés, de notre ministre de la santé, et de Mr Ballereau. Adhérer à un syndicat qui vous représentera au mieux de vos opinions. Demander à l'intersyndicale une journée d'action "Biologie Morte".
A bon entendeur. "

Merci Hervé pour votre contribution.
Juste une précision, on lit souvent que la validation d'une méthode coûte cher. C'est vrai si on tient compte de la centaine de tests qu'il faut réaliser, du temps technicien, de l'amortissement de l'automate, du temps biologiste pour analyser les résultats et du temps qualiticien (je m'initie à la bonne vieille comptabilité analytique...) mais je ne pense pas que ce coût atteigne plusieurs milliers d'euros. Si un auditeur Cofrac (un vrai, un dur pas un consultant à deux balles) veut bien nous donner son avis ici , ce serait bienvenu.
GdM

samedi 7 novembre 2009

Accréditation et JIB : la réaction d'Alain...

Mon cher Alain, bonjour.
Il y a eu hier aux JIB, la session du SDB avec l'Assemblée générale et une présentation sur l'Ordonnance. Mme Bachelot, qui a annulé sa visite de jeudi matin, était censée y participer mais cette visite n'est pas signalée sur son agenda officiel. Quant à votre serviteur, il n'a pas non plus pu y participer donc je ne peux rien en dire ! Comme beaucoup de biologistes bloquées dans leur labos, je souhaiterai avoir un retour sur cette réunion.
Du coup, pour alimenter le débat, je mets votre commentaire en post principal :
Et bien, ça y est, le départ de l'opération "destruction de la biologie médicale libérale" est donné. Et pour moi, c'est du grand n'importe quoi ! Nous vendre la considération européenne comme motivation pour être accrédité, je me demande si on ne touche pas le fond. Mais les technocrates n'étant jamais en mal de propositions aussi farfelues qu'inapplicables, je m'attends encore à d'autres "ballerinades" du même accabit.Et cette norme dont les contraintes seront totalement inapplicables à moins de 500 d/j (et encore, n'oubliez pas amis biologistes que cette norme prévoit à l'heure actuelle un programme d'accréditation pour chacune de nos disciplines), il ne faut surtout pas "baisser son niveau"... Est ce à dire que nous autres "petits biologistes de province et de campagne" n'exerçons pas correctement ?La portée de cette norme, je commence à vraiment l'appréhender et je ne sais pas quoi faire : vendre le labo à un groupe et n'y faire plus que des prélèvements, bien triste avenir pour notre personnel et nous..., s'atteler à sa mise en application tout seul est complètement illusoire... Malheureusement, le seul moyen de s'en sortir, si on y réfléchit bien est de transformer les sites périphériques en pourvoyeur de bilans qui alimenteront le plateau technique qui lui seul aura la capacité technique et financière pour s'adapter aux contraintes de la norme. Là réside certainement le souhait de nos chers législateurs. Mais comment fera t on en campagne, dans les coins reculés ? Quel accès aux soins pourrons nous proposer à nos patients ?Et qu'on arrête de nous vendre la médicalisation de la profession comme une victoire ! Il ne se passe pas un jour où nous ne téléphonons pas aux médecins et Dieu sait que c'est parfois difficile tellement ils sont peu joignables ! Nous exerçons déjà une profession médicale. Désolé cher GdM, je suis un peu remonté en ce moment et j'essaye de traduire cela dans mes propos. J'ose espérer qu'il existe encore certains Confrères qui pensent comme moi...
Pas de problèmes Alain ! Ce blog est un espace de discussions...
Amis biologistes (même vous dont le labo est accrédité et qui nous regardez avec un oeil amusé...si, si !) participez au débat.
GdM

mercredi 4 novembre 2009

Au sujet de l'accréditation, M. Ballereau déclare : " Attention, le temps passe vite".

Cet après-midi, au JIB 2009, il y a eu une session très studieuse sur l'accréditation. Organisée par la SFBC, elle a vu défiler au pupitre plusieurs orateurs qui ont synthétisé les avancées des groupes de travail dédiés à l'application de la norme 15189. Les nombreux biologistes présents ont ainsi appris que la SFBC préparait une grande série de documents (99 pour être précis) qui devraient être utiles pour structurer le manuel qualité version 15189. Ces documents devraient être accessibles aux adhérents de la Société.

Il y a eu ensuite une longue séance de questions-réponses à laquelle, surprise, M. Ballereau a participé, il l'a même conclue en évoquant les points suivants :

1- Les hôpitaux publics en général, et les CHU en particulier, ne seront pas crédibles s'ils ne sont pas accrédités. Les directeurs de ces établissements seraient, selon ses dires, particulièrement sensibilisés à cette obligation légale et devraient dégager les moyens, surtout humains, pour la mettre en œuvre (les biologistes hospitaliers présents ont émis quelques doutes à ce sujet),
2- Il a salué le travail d'explication et d'interprétation de la portée de la norme par la SFBC. Selon lui, la norme doit être appliquée avec pragmatisme mais sans "descendre le niveau". Il s'agit d'appliquer la norme, toute la norme et rien que la norme.
3- Le temps passe vite et il est urgent que les biologistes appréhende rapidement la portée de cette norme pour passer aux actes.
4- L'effort fourni par les biologistes français ne sera pas vain puisqu'il permettra en retour d'améliorer la norme, de la mettre en adéquation avec les réalités du terrain et de diffuser en Europe le processus de médicalisation de la biologie qui au cœur de la réforme française.

Applaudissements polis de la salle.

En clair, Amis Biologistes, vous êtes des pionniers, le chemin sera long, parsemé de sang et de larmes mais le jeu en vaut la chandelle car vous inaugurerez au yeux de l'Europe émerveillée une nouvelle ére pour la biologie médicale.
Présenté ainsi, le tableau est charmant, presque émouvant, mais la réalité du terrain est bien plus complexe pour au moins deux populations de biologistes : les "petits labos" libéraux et les labos hospitaliers. Pas sûr qu'ils aient les moyens d'enfiler ce costume de pionnier.

GdM

dimanche 1 novembre 2009

Amis Biologistes, que faites-vous cette semaine ?

Si vous avez un creux dans votre planning, passez donc aux JIB 2009. D'après une source (très) proche de l'organisation, l'édition de cette année attirera un nombre record de visiteurs et d'exposants. Plus intéressant, dans ce contexte d'"instabilité" réglementaire, la présence de plusieurs personnalités de premier plan a été confirmée. Je vous l'annonce en exclusivité :

- Madame Bachelot est attendue, jeudi 5 novembre à 9h30 au CNIT la Défense. Elle ne devrait y rester très longtemps car d'après son agenda officiel, elle doit être de retour à 10h30 au Ministère de la santé.

- Monsieur Ballereau est, lui, attendu vendredi dans la matinée.

Avec ces deux présences, associées à celles des principaux responsables syndicaux, nous espérons que, nous autres biologistes de la "base", aurons des informations complémentaires et surtout fiables sur le projet d'ordonnance.

Rendez-vous donc à la Défense.

GdM