vendredi 3 avril 2009

Le calme après la tempête.

Lundi 18 août 2008, le titre de mon premier post était : "Le calme avant la tempête" et en effet les 7 mois qui ont suivi ont été particulièrement mouvementés. Mais ce n'est que partie remise, nous sommes dans l'oeil du cyclone, où règne un faux calme car la profession va rentrer à nouveau dans une nouvelle zone de turbulences.
Je vous rapporte ci-dessous la contribution d'un confrère, Alain, fidèle lecteur et contributeur du blog et que je remercie au passage :
"Bonjour à tous,
Après l'effervescence de ces derniers mois, tout redevient calme...Sensation bizarre, attente de ce décret dont on se demande bien ce qu'il va contenir. Dans quel délai sera-t-il publié ? Quel sera son contenu ? Quelle niveau d'accréditation exigera-t-on de nous ?
Pour moi et comme je l'avais dit dans un précédent post, l'abandon de l'ouverture du capital est certes une victoire importante mais la profession risque de vivre des années difficiles avec cette accréditation d'un niveau si élevée que nombre d'entre nous s'y casseront les dents et cette baisse continue de nos tarifs...Pas mal de projets de restructuration dans la profession en ce moment et Jean Bégué qui nous alerte sur le respect de la Convention Collective via le site du SDB, qu'est ce que cela veut dire ?
J'espère que les Confrères garderont une attitude sensée dans tous ces projets et que notre personnel n'aura pas trop à souffrir de ces réformes, mais malheureusement, je crains qu'il y ait "de la casse". Cela d'ailleurs entraînera également des coûts parfois très lourds pour nos entreprises car les licenciements économiques sont loins d'être anodins sur le plan financier. Bon courage à tous "

Attendons de voir le contenu du décret. L'ouverture du capital c'est un peu l'arbre qui cachait la forêt mais la profession n'avait pas le choix si elle voulait garder encore la main sur son outils de travail. Nous savions tous que derrière il y allait avoir une énorme couleuvre à avaler : l'accréditation.
Nous venons de faire au laboratoire notre première revue de direction et mes amis, il va y avoir du sport pour reprendre le refrain d'un célèbre groupe de rap du neuf trois. Quand je pense que l'HAS vient d'imposer l'utilisation d'un simple "check-list" dans les blocs opératoires histoire d'éviter d'ouvrir du mauvais côté, je me dis qu'on vit une époque formidable.
GdM.
PS : Quelqu'un sait-il d'ailleurs quelle est la part des erreurs de laboratoires dans l'ensemble des erreurs médicales ? Il faudrait bien sûr ramener les chiffres au nombre d'actes et au nombre de praticiens...voilà un (bon?) sujet de mémoire pour un-e Interne ou ...un-e stagiaire de l'Ecole de Rennes.

3 commentaires:

clerod a dit…

bonjour

J'ai parcouru votre blog, et j'avoue rester perplexe quant au fil directeur de ce blog : les biologistes contre les financiers....
Soyons sérieux 2 min : l'objectif du combat mené par les biologistes contre la reforme Ballereau est uniquement le maintien d'un monopole injustifié qui permet aux biologistes de s'enrichir (je n'ai rien contre l'enrichissement), mais sur le dos des contribuables; ceci par le biais d'une NABM qui rembourse les actes à des niveaux surévalués ; la plupart des cotations ont été faites sur des bases de calcul de couts de réalisation de tests qui ne sont plus d’actualité.
Le patient, les médecins (non-biologistes), la communauté, l’innovation : votre combat ne prend aucunement en compte ces éléments.
En outre, les LABM génèrent des marges colossales , mais injustifiées :
Je ne suis pas un financier, je suis un industriel de la biotechnologie. L’industrie de santé (médicaments, dispositif médicaux etc …) est basée sur un principe simple : investir avant de récolter. Il faut donc dépenser beaucoup d’argent dans le développement de technologies avant de les commercialiser en générant des marges importantes pour espérer un retour sur investissement. Malheureusement aucun investissement important ne justifie les marges des LABM (absence de R&D, outil de production financé par les sociétés de diag IV…). Dès que les autorités demandent un minimum d’investissement (ex : accreditation) la profession des biologistes se braque !
L’Allemagne dispose de 400 LABM, la France 4000 : la qualité de soin en Alllemagne est au moins équivalente à celle de la France. Je ne pense pas que notre pays puisse supporter le monopole de 4000 biologistes au détriment de la communauté, et en premier lieu des patients.
Malgré un lobbying efficace des biologistes, il faut le reconnaitre, j’espère que l’UE aura le dernier mot .

clerod

GdM a dit…

Bienvenue Clerod et merci pour votre commentaire. Le fil conducteur de mon blog est parfaitement indiqué dans le chapeau : commenter la mutation de la biologie médicale. Je ne mène ni fronde ni combat, je me contente de donner mon opinion et le fruit de ma réflexion sur mon métier.

Les données que vous avancez sont plus proches des poncifs éculés que des faits avérés. Demandez aux biologistes qui travaillent de 7 à 19h et qui remboursent leurs emprunts s'ils ont l'impression de s'enrichir. Poussez la porte du laboratoire qui vous a récemment dosé votre cholestérol et/ou votre PSA avec une précision de moins de 5% et parfaitement reproductible si la marge dégagée en 2008 "est colossale". Demandez au Biologiste de vous montrez les résultats du dernier contrôle qualité externe auquel il a participé et même si vous souhaitez de vous faire consulter le Manuel d'Assurance Qualité (dont nous sommes nombreux à en rêver la nuit). Une dernière précision : Les biologistes médicaux sont des professionnels assermentés au service des patients. Les tarifs sont fixés par l'Assurance maladie et leur activité dépend des prescriptions, elles-mêmes strictement encadrées.
Il n'y a pas "l'espoir" de marge commerciale ou de retour sur investissement...ce ne sont pas des industriels.
A propos, votre "biotech" a-t-elle dégagé des bénéfices en 2008 ? Combien de cash avez-vous brûlé en R&D cette année ? Votre portefeuille de brevets n'est-il pas trop lourd à porter ? Une big pharma vous a-t-elle contacté pour une joint-venture ? Avez-vous prévu un tour de table en 2009 ?
Juste pour savoir s'il y a moyen d'investir ma "marge colossale".
A bientôt Clerod.

Alain a dit…

Bonjour,
Merci GDM d'avoir publié mon post en première page.
Je lis celui de Clerod et loin de vouloir polémiquer de façon stérile, je ne peux qu'approuver votre réponse, cher GDM en ajoutant que tous ces gens qui glosent sur notre profession oublient souvent plusieurs petites choses dans lesquelles bon nombre de nos Confrères peuvent se retrouver :
En premier lieu, je ne crois pas à l'industrialisation de notre profession qui reste dans un sens, et ce n'est pas péjoratif, artisanale, tout comme la médecine générale dite de proximité et toutes les autres activités qui en découlent (kiné, pharma, infirmières, radio, voir cliniques ou hôpitaux de proximité, etc.).
Nous avons toujours exercé comme cela et je crois que bon an mal an, cela n'a pas trop mal fonctionné jusque là. D'ailleurs, et c'est peut être la seule chose positive du rapport BALLEREAU, celui-ci reconnaît à notre profession un rôle certain d'aide à la pratique de la médecine.
Mais peut être avons nous tort de croire cela, finalement je n'en sais rien. Mais par contre ce que je sais, c'est que "ma petite entreprise" est structurée pour fonctionner comme cela et que, quotidiennement, nous essayons de l'adapter à ces contraintes supplémentaires (budgétaires, assurance qualité) ainsi que j'imagine la grande majorité des biologistes. Nous acceptons les baisses de nomenclature car nous n'y pouvons strictement rien. Par contre l'action contre l'ouverture de capital a réussi car nous avons été capables de nous mobiliser contre un système qui est rejeté par bon nombre d'entre nous. Je ne sais pas si c'est un combat d'arrière garde voir corporatiste (il l'est certainement un peu) mais nous essayons de preserver un système qui, jusque là, a quand même fait ses preuves.
Quand Clerod parle d'investissement avant de récolter des bénéfices, je suis tout à fait d'accord avec lui. Mais il devrait savoir que nous investissons et même parfois pas mal d'argent à notre niveau et pour ma part, en essayant de toujours respecter des équilibres et des choix qui me semblent judicieux. Répétons le, on ne fait pas les mêmes métiers que Clerod. Même si je suis assez contre cette appellation, nous restons des professionnels libéraux. Nous sommes aussi des chefs d'entreprise de TPME et PME avec toutes les contraintes que cela entraîne. Et ainsi que je l'avais déjà écrit, notre rémunération provient de ce que la Société est prête à payer pour un savoir faire technique (côté libéral de l'activité) et que c'est à l'intérieur de cette enveloppe que nous devons pouvoir investir, produire, contrôler, payer nos salariés (aspect entrepeneurial de notre activité).
Est ce que la Société veut toujours de la Biologie Médicale telle qu'elle est exercée en France à l'heure actuelle ? Si oui, quel prix est elle prête à payer pour cela ?
Quadrature permanente du cercle : coût de la santé en France (il faut que cela coûte toujours moins cher, d'ailleurs petite question : saura t on nous dire un jour où vont tous ces milliards que la sécu dépense annuellement ? Ce n'est quand même pas dans la poche des biologistes...) versus pratique quotidienne de la médecine en général avec toutes ses contraintes et ses difficultés tout en luttant contre les abus. Et je ne crois vraiment pas que la Biologie médicale sot à intégrer dans les abus.
Bien amicalement.