jeudi 25 février 2010

Les trois niveaux de la Biologie Financière.

Amis biologistes, bonjour.

Réjouissez-vous car, malgré les incertitudes actuelles, les laboratoires d'analyses médicales sont considérés par les financiers comme des 

"PME dynamiques offrant une forte visibilité et des revenus récurrents.

En effet, une société de gestion propose un fond d'investissement spécial PME qui permet aux souscripteurs de réduire leur ISF (et accessoirement de sortir le montant de l'investissement du périmètre de l'ISF). Le principe est de diluer le risque entre des secteurs d'activité variés et rentables : énergies renouvelables, maisons de retraite, chaînes de commerce de détail et..laboratoires ! Par contre le fond n'envisage pas d'investir dans des secteurs à risque : nouvelles technologies et sciences de la vie...Appréciez, Amis biologistes, la nuance.

En octobre 2008, j'avais écrit un post intitulé "La Biologie Financière expliquée à ma fille" et jetais les bases de ce concept.  La définition la plus basique est la suivante, il s'agit de montages financiers complexes réalisés avec les capitaux des laboratoires, qui sous couvert de modernisation de l'outil de production, permettent par un effet de levier de dégager le maximum de dividendes pour les actionnaires. A l'époque, il ne s'agissait que des montages entre gros laboratoires, chaînes de laboratoires ou des fonds d'investissement institutionnels (niveau 1) mais aujourd'hui le terrain de jeux s'est agrandi. Avec le support d'investissement décrit plus haut, c'est la consécration officielle de la biologie médicale comme un marché éligible pour des  produits financiers destinés à des investisseurs particuliers (niveau 2). Un doute subsiste quand même. Les concepteurs de ce fonds ont-il intégré la grande incertitude introduite par la grande Ordonnance ? Au vu de la récente crise, nous sommes en droit de nous poser la question. Certes, mais comme absolument rien n'a changé dans le système (voir par exemple l'édition trimestrielle spéciale de Newsweek décembre 2009-février 2010) il est possible qu'ils anticipent ce problème en sélectionnant soigneusement les laboratoires cibles. Par exemple, les trois cents laboratoires les plus importants du secteurs tels que définis par le rapport Eurostaff de novembre 2008.

Lorsque les spéculateurs vont s'intéresser au secteur, de nouveaux outils financiers de type sub-primes apparaîtront (niveau 3). Il s'agira de créer des hedge-funds spécialisés dans le rachat de laboratoires trop petits et non accrédités/accréditables constituant ainsi des produits à très haut risque et destinés à des investisseurs avertis.

Méditons la petite histoire suivante : je suis biologiste très proche de la retraite et souhaite faire de la biologie financière. Je vends mon laboratoire à une chaine  (niveau 1). Je place 90% du produit de la vente dans le fonds de gestion qui me permet de réduire mon ISF (niveau 2) et les 10% restant dans un hedge-fund spécial petits labos (ceux qui ont pas pu vendre).
Toute ressemblance à des faits passés, actuels ou à venir n'est que pure coïncidence.

GdM









lundi 15 février 2010

Réforme de la biologie : certains spécialistes ont ouvert un oeil.

Vous trouverez sur le site décisionsante.com une très intéressante interview de deux éminents hématologistes hospitaliers au sujet de la réforme. Que disent-ils ?  Et bien comment réagit-on devant un changement inéluctable ? Banco, vous l'avez deviné. Ils s'inquiètent bien sûr des conséquences de l'Ordonnance sur l'hyperspécialisation des biologistes du CHU chargés du difficile diagnostic cytologique, immunologique, moléculaire et cytogénétique des hémopathies malignes. Ils demandent donc à ce qu'elle ne soit pas appliquée au CHU et développent leurs arguments dans une lettre ouverte que je vous recommande.
Si j'ai bien compris, ils souhaitent une hématologie biologique hospitalière de très haut niveau mais pas accréditée. Vous avez dit paradoxe ? 

GdM


 

L'article de LEXPRESS.fr déchaîne les passions

Dans mon post précédent, je vous faisais part de l'article rédigé par Valérie LYON du site LEXPRESS.fr et intitulé (non vous ne rêvez pas) : "Des labos d'analyses en bonne forme". Aussi étonnant que celà puisse paraître, les biologistes n'ont pas apprécié ce titre pourtant flatteur et quelqu'uns se sont fendus de commentaires musclés.
La journaliste y a répondu aujourd'hui même, plutôt mollement :

"[Mon] article donne un coup de pro-jecteur sur une révolution à venir dans un secteur jusqu’ici protégé. Il est basé sur des faits d’actualité : l’ordonnance du 13 janvier 2010, l’intérêt des fonds d’investissement, l’arrivée d’un nouvel acteur (Novescia). Que cette révolution ne soit pas du goût de nombreux biologistes est évident et même souligné dans l’article. Vos commentaires mon-trent d’ailleurs à quel point le su-jet est sensible."

En effet, le sujet est on ne peut plus sensible et il appelle un vrai article de fond et pas un demi-feuillet rédigé à la hâte. Amis Biologistes, jeunes et moins jeunes,  à vos plumes.

GdM

PS : On demande de plus en plus de rigueur et de traçabilité aux biologistes, qu'en est-il de certaines autres professions ?



jeudi 11 février 2010

Du Novescia en veux-tu en voilà...

Amis biologistes, rebonjour.

Le grand G (comprenez Google) m'a laissé entendre que de nombreux confrères et consœurs lui envoyaient la requête "Novescia". Leur curiosité devrait être entièrement satisfaite par l' article de l'Express paru aujourd'hui même au sujet de la biologie médicale. Le champ lexical utilisé par la journaliste est bien ciblé, jugez-en par vous-même :  la biologie médicale est en "bonne forme", "de petites fortunes se sont constituées", "[le] métier [est]bien protégé", "un marché très rentable", "un bel eldorado"...Le temps est donc venu pour un patron "la petite quarantaine" et "plutôt réservé" de structurer ce bazar et de constituer le numéro un du secteur en  détenant à terme 10% du marché français.

Vous voulez en savoir plus ? Jetez un oeil sur ce petit document et vous verrez ce qu'un petit terrain de 3000 m2 dans chaque région peut rendre comme services aux séniors, qui selon
la journaliste de l'Express sont les principaux clients de la biologie médicale.

Cette petite fantaisie journalistique m'inspire une citation (empruntée à Winston Churchill, il ne m'en voudra pas) : 

"On considère le biologiste comme un homme à abattre, ou une vache à traire. Peu voient en lui le cheval qui tire le char"

GdM 
 

Zones rurales attractives...mais sans laboratoires de biologie médicale.

Amis biologistes, bonjour.

Le monde continue de tourner sans nous et il faut lever un peu le nez. Le chef de l'Etat vient, au cours d'une visite dans le bon département du Loir-et-Cher, d'annoncer son intention de lutter contre la désertification médicale des campagnes françaises. Des "mesures immédiates" seront lancées et une "réflexion approfondie" sur le sujet serait imminente. Une des solutions proposées passerait par les maisons de santé.

Soyons pragmatiques, en raison des récents ajustements réglementaires, il n'y aura plus de "petits" laboratoires dans les campagnes. Le seul moyen de garantir une offre biologique serait d'installer dans les maisons de santé un site de prélèvement dûment accrédité. Cela gênera-t-il les patients ? Sûrement pas. Les prescripteurs ? Pas du tout. Les biologistes ? ...A vos commentaires.
GdM

PS : Amis biologistes, avez-vous pensé à documenter les valeurs de références que vous utilisez au quotidien? Quelles sont vos sources? L'auditeur va regarder (entre autres) ça de près.