samedi 5 mars 2011

Le NPA propose de nationaliser les laboratoires d'analyses privés.

Amis Biologistes, bonjour.

A un an de l'élection présidentielle, les partis politiques travaillent leur programme et leurs propositions. De temps à autre, la technique du lâcher de ballon est utilisée pour tester la réaction de la société civile. D'ailleurs, je vous propose d'analyser la récente turbulence qui a agité la biologie médicale sous cet angle. J'y reviendrai plus tard.
Les propositions en matière de santé seront parmi les plus compliquées à faire surtout dans le contexte d'une loi HPST qui a mécontenté beaucoup de monde. Le parti anti-capitaliste en avance déjà et il y en a une qui concerne directement les labos d'analyses. Elle a fait l'objet d'un communiqué daté du 1er mars 2011 que je me permets de reprendre en entier :


Ni trust, ni S.A.R.L., pour des laboratoires d'analyses médicales publiques.


Une Ordonnance gouvernementale de 2010 a largement ouvert le marché de l'analyse médicale aux grands groupes financiers, théoriquement pour réduire les coûts. Au grand dam des biologistes propriétaires de leurs labos. La concentration se fait à grands pas avec à terme des suppressions d'emploi prévisibles et la fermeture de labos privés de proximité.
Le lobby des biologistes privés joue de cette situation en lançant une large campagne de pétitions pour défendre leurs intérêts bien compris sous prétexte de défendre les petites gens.
Les travailleurs et la population ne doivent pas se laisser piéger par cette manipulation. La vraie solution est la nationalisation des labos privés d'analyses médicales et le développement d'un Service Public de santé de proximité, incluant tous les services de santé, labos, radios, etc., intégrant les personnels issus des laboratoires privés qui devront bénéficier du statut public. Il est également indispensable de donner des moyens supplémentaires aux laboratoires des hôpitaux publics pour leur fonctionnement et leur développement.


Le constat est pertinent : il y a une vraie inquiétude au sujet de la biologie de proximité et du rôle croissant mais peu lisible des groupes financiers dans le secteur mais un peu excessif (tous les biologistes ne sont pas des capitalistes en haut de forme et cigare). La proposition est par contre radicale mais elle a le mérite de relancer le débat. Il peut continuer ici.
A vos claviers.

Biocliniquement vôtre.

GdM

PS : Le communiqué dénonce également une campagne de pétitions lancée à l'initiative de biologistes mais ne donne pas assez de précisions pour pouvoir identifier de quelle campagne il s'agit exactement car il y en a eu plusieurs.


Source :
Le site du NPA

Les labos luxembourgeois privés "devront se saigner".

Amis biologistes, bonjour.

Je vous ai déniché une petite information qui concerne encore, comme le veut la tradition du blog, notre beau métier.
Cette fois sortons du cadre franco-français. Nous ne sommes  pas les seuls biologistes à rencontrer des difficultés avec le contexte réglementaire. Il y a quelques temps, je rapportais l'exemple des nos confrères helvètes qui ont subi une réforme assez rude (je remercie d'ailleurs les lecteurs de Suisse qui avaient contribué au blog). Aujourd'hui, c'est le tour des Luxembourgeois. Je vous vois sourire, mais l'affaire est sérieuse et agite le landernau sanitaire du Grand-Duché. Là, vous riez de bon cœur. Vous avez tort car lisez cet extrait d'un article en ligne du journal "Le Quotidien" :


"Mercredi, une réunion de la commission de nomenclature a mal tourné. Les membres de la commission s'étaient donné rendez-vous pour analyser les tarifs du secteur des laboratoires d'analyses médicales qui, dans le cadre de la réforme, est amené à faire des économies à hauteur de 2,3 millions d'euros en moyenne en 2011. La FLLAM, confiante, s'était pointée à la réunion avec une proposition concrète: dans l'idéal, cette somme devait être partagée équitablement entre les labos hospitaliers et les exploitants privés proportionnellement à leur activité. Mais une fois sur place, c'est la surprise. «Les fonctionnaires de la CNS nous ont informé que les 2,3 millions d'euros d'économies ne concernaient que les laboratoires privés, que c'était ça l'intention de la loi», se souvient Netty Klein, porte-parole de la FLLAM. Les représentants de l'association sont perplexes."


Le sourire se crispe peut-être un peu , non ? Pour avoir un ordre de grandeur, il faut se rappeler que la population luxembourgeoise est de 500.000 personnes. Si on transpose à la France, l'économie demandée serait de 276 millions d'euros sur 1 an. La baisse de nomenclature prévue est ici de 300 millions d'euros sur 3 ans et concerne les deux secteurs hospitalier et libéral.
Bien entendu, les économistes de la santé vont hausser les épaules en affirmant qu'il est très compliqué de comparer les systèmes de santé. Soit, mais il est toujours pertinent de voir ce qui se fait ailleurs, comment et qui décide et quel en est l'impact.

Si des confrères du Bénélux pouvaient éclairer notre lanterne...
Biocliniquement vôtre.

GdM

Quleques sources :
Le Quotidien : journal luxembourgeois.
La FLLAM : Fédération des labos du Luxembourg