jeudi 18 décembre 2008

Réforme de la biologie médicale : l'argument européen n'est plus insurmontable.

L'administration européenne a-t-elle une vision globale des démarches et projets qu'elle entreprend, notamment dans le domaine de la santé ? A la lecture du Livre Vert relatif au personnel de santé en Europe que vient juste de faire paraître la Commission des Communautés Européennes, on se pose sérieusement la question.

Ce livre vert part du constat que les systèmes de santé européens sont confrontés à des défis majeurs et notamment le vieillissement de la population. Il vise à mettre davantage en évidence les difficultés auxquelles le personnel de santé doit faire face (premier objectif) et à définir en conséquence les domaines dans lesquels la commission estime que des mesures ultérieures peuvent être prises (deuxième objectif).

A ce stade de la lecture, mon cortex pré-frontal dans lequel se logent mes réflexes de biologiste acquis après des années de formation et de pratique (si ça se trouve, ils s'entassent ailleurs mais je dis ça car il semblerait qu'aujourd'hui, il y ait des biologistes qui ont le droit d'exercer en libéral sans DES ni CES mais ceci est un autre débat...)...où en étais-je ?...ah, oui mon cortex pré-frontal commence à s'allumer car il pressent que la suite va très probablement concerner la biologie médicale.

Bingo ! Page 5, le festival commence. Le document définit précisément le cadre et la base juridique de l'action de la Communauté dans le domaine de la santé publique : " L'article 152 du traité CE prévoit que [son] action respecte pleinement les responsabilités des États membres en matière d'organisation et de fourniture de services de santé et de soins médicaux". Il est aussi précisé plus loin que cette "action est donc destinée à compléter les politiques nationales" Dans ce cas, pourquoi est-il fait obligation à la France de faire ouvrir le capital des laboratoires de biologie ? Pourquoi l'Ordre des pharmaciens fait-il l'objet d'une enquête européenne ? La France n'est elle plus libre d'organiser la biologie médicale comme elle le souhaite ?

Le document entre ensuite dans le vif du sujet avec le premier problème à résoudre : celui de l"a démographie et de la promotion de la pérennité du personnel de santé". Parmi les actions possibles, sont citées (page 7) :

- "Offrir de meilleures conditions de travail aux professionnels de la santé, accroître la motivation et améliorer le moral du personnel"
- "Organiser le traitement des maladies chroniques et la fourniture de soins de longue durée plus près du domicile ou dans des structures de proximité"

A ce stade de la lecture, je commence à me frotter les yeux. Je ne vais pas faire des effets de style. Soyons directs : Le modèle de la Biologie financière qui va nous être imposé, en grande partie à cause de la procédure européenne, est-il compatible avec ces objectifs louables ? A l'évidence, non !

A la page 14, le document m'échappe des mains (oui, je suis de la vieille école, je l'ai imprimé pour pouvoir l'annoter avec mon crayon à papier bien taillé). Il y est question du "rôle des employeurs du secteur de la santé au sein de la main-d'oeuvre". Il semblerait donc que "certains professionnels de santé,..., sont en même temps des employeurs qui gèrent leur propre cabinet ou centre médical et ont des salariés". Le document précise que la Communauté est persuadée du rôle fondamental des PME dans la dynamique de la croissance économique et a mis en place une initiative qui leur est destinée en priorité, le "Small Business Act". Or justement, "les employeurs du secteur de la santé peuvent contribuer à consolider la croissance européenne et à stimuler l'innovation, le développement local, la formation et l'emploi, tout en participant à l'amélioration de l'accès aux soins".

N'en jetez plus ! Le projet de réforme de la biologie, et notamment l'ouverture du capital et le regroupement forçé des laboratoires, est en totale contradiction avec ces objectifs européens.

Au final que faut-il en retenir ? Surtout que la profession tient avec ce Livre vert un excellent argument de contre-lobbying mais également une possibilité de communiquer directement avec la Commission puis qu'en dernire page du document "elle invite toutes les organisations intéressées à envoyer leurs réponses aux questions abordées...au plus tard le 31 mars 2009 à l'adresse suivante : "SANCO-health-workforce@ec.europa.eu". Une occasion unique que devrait saisir l'Intersyndicale des biologistes.

Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, d'autres arguments et actions sont venus en renfort cette semaine et vous en avez sûrement entendu parler :

- la conclusion devant la Cour de Justice européenne de l'Avocat général Bot dans deux séries d'affaires relatives au régime de propriété des pharmacies selon laquelle "la détention et l'exploitation d'une pharmacie peuvent être réservées aux seuls pharmaciens".

- la possible plainte que l'Ordre des pharmaciens envisage de déposer contre la Commission européenne suite à la perquisition dont il a fait l'objet au mois de novembre.

Après un automne sombre où les attaques ont plu sur la profession, voilà que la trêve des confiseurs lui apporte de solides arguments pour négocier sur l'ouverture du capital avec le législateur. En effet, l'excuse européenne avancée par Mme Bachelot a dorénavant plusieurs épines dans le pied : Livret vert , Small Business Act, Conclusions de l'Avocat général Bot, Procédure probable de l'Ordre des pharmaciens...

Excellentes fêtes de fin d'année et bon courage aux Biologistes de garde.

GdM








jeudi 11 décembre 2008

Petit autosatisfecit

Chers amis lecteurs, grâce à votre fidélité et à vos commentaires, le blog de votre serviteur a été mis à l'honneur aujourd'hui par le site Paperblog. Outre mon égo qui a été brièvement flatté (oui, je le reconnais !), cela a contribué à rendre plus visible le risque de la financiarisation de la santé en général et de la biologie médicale en particulier, risque que notre profession dénonce depuis déjà plusieurs mois.
Encore merci.

GdM

mercredi 10 décembre 2008

Il est indispensable de modifier l'article 20 de la loi HPST.

La loi HPST est passée devant le Conseil des Ministres le 22 octobre dernier et comme je l'avais promis dans mon post d'alors, je reviens sur la version définitive de l'article 20 qui concerne la réforme de la biologie médicale. Il a subi des modifications par rapport à la version de travail qui avait circulé avant le Conseil.

Voici donc le texte intégral et les éléments de comparaison avec la version précédente :

"Dans les conditions prévues par l'article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance, dans un délai de six mois à compter de la publication de la présente loi, toutes mesures relevant du domaine de la loi, réformant les conditions de création, d’organisation et de fonctionnement des laboratoires de biologie médicale et visant à :

Le chapeau n'est pas modifié.

Harmoniser les dispositions applicables aux laboratoires de biologie médicale publics
et privés ;

Disposition non modifiée.

2° Mieux garantir la qualité des examens de biologie médicale, notamment en mettant en
place une procédure d’accréditation des laboratoires ;

Disposition non modifiée.


Définir les missions du biologiste, du laboratoire de biologie médicale et du personnel technique dans le cadre du parcours de soins du patient, en assurant l’efficience des dépenses de
santé ;

Disposition modifiée. Dans la version d'origine, il était question de " compléter les missions du biologiste et laboratoire...etc". Nous passons donc de la notions de complément à celle plus radicale de définition. Le personnel technique a été englobé dans cette redéfinition.

Instituer les mesures permettant d’assurer la pérennité de l’offre de biologie médicale
dans le cadre de l’organisation territoriale de l’offre de soins ;

Disposition non modifiée.

Eviter les conflits d’intérêts et garantir l’autorité du biologiste responsable sur l’activité scientifique et technique du laboratoire de biologie médicale et ses investissements en matière médicale ;

Assouplir les règles relatives à la détention du capital ;

Ces deux dispositions ont été modifiées alors même qu'elles représentent le cœur du problème.
Dans la version originale, elles étaient regroupées dans une seule disposition que voici :
"assouplir les règles relatives à la détention du capital tout en évitant les conflits d'intérêts et en garantissant le rôle central du biologiste dans les instances dirigeantes du laboratoire de biologie médicale".
Les auteurs ont certes allégé le style en se débarrassant des participes présents mais dans cette opération de nettoyage grammatical, ils ont dépouillé le biologiste. Je t'embrouille, ni vu, ni connu. Le "rôle central du biologiste dans les instances dirigeantes" devient "responsabilité sur l'activité scientifique et technique". Ce n'est absolument pas la même chose. Et pour assurer le contre-poids présent dans la version initiale, les auteurs souhaitent "éviter les conflits d'intérêt" et "garantir ses investissements en matière médicale". Mais la construction est bancale car la source des conflits d'intérêt n'est pas claire puisque la détention du capital n'est abordée que dans la disposition suivante et la notion d' "investissement en matière médicale" est une grande inconnue, du moins pour moi (si vous l'avez saisie, expliquez-la moi dans un commentaire !).


Adapter les missions et prérogatives des agents habilités à effectuer l’inspection des
laboratoires de biologie médicale ;

Adapter le régime des sanctions administratives et pénales.

Ces deux dernières dispositions étaient à l'origine réunies en une seule phrase.

Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois
à compter de la publication de l’ordonnance.

Cette disposition est inchangée.

Le changement entre les deux versions est de taille et concerne principalement la place du biologiste dans "son" laboratoire. Cet article devrait donc être la cible principale du lobbying parlementaire et gouvernemental que mettent en place les représentants de la profession. Les syndicats des biologistes ont ainsi annoncé "qu'ils se réservaient le droit d'attaquer l'ordonnance devant le Conseil d'état". L'Ordre des pharmaciens milite depuis la rentrée pour sortir la question de l'ouverture du capital des laboratoires du champ de l'ordonnance. Il a d'ailleurs écrits aux députés et a tout récemment (28-11-08) adressé un courrier au Président. Quant aux académies de médecine et de pharmacie, elles ont jugé "inacceptable" la libéralisation totale du capital du laboratoire et demandent un moratoire. Les deux institutions s'interrogent aussi : " Pourquoi ne pas proposer une loi spécifique pour succéder à celle de 1975 et laisser le parlementaires débattre du sujet ?".

Qu'en est-il de l'opinion publique ? Pour l'instant la problématique de l'ouverture du capital est parfaitement inaudible surtout en ces temps difficiles. Par contre la fermeture des laboratoires, le déremboursement des analyses et les délais de rendus ou d'attente plus longs (contrôles des AVK, diabète, BNP, insuffisance rénale, FIV...) devraient plus marquer les esprits.

GdM


lundi 8 décembre 2008

Les actes FIV et ICSI seraient réalisés à perte par les laboratoires d'analyse médicale.

Dans une agence APM de ce jour, les BLEFCO (fédération des biologistes des laboratoires d'étude de la fécondation et de la conservation de l'oeuf) annoncent dans leur rapport financier annuel que les actes de FIV et d'ICSI seraient sous-côtés de 50%. Le Dr Patrice Clément, président des Blefco, déclare que ce chiffre de 50% n'est que le bas de la fourchette et que la sous-évaluation pourrait-être encore plus importante. Il déclare également que l'Agence de Bio-médecine, régulateur institutionnel de cette activité, va publier dans les semaines à venir un rapport qui confirmerait cette importante observation.
Le timing de l'annonce de nos confrères "Fivistes" est bon parce que les négociations conventionnelles vont bientôt s'achever et il en a filtré que les actes de la biologie de reproduction allaient encore baisser à la nomenclature.
Questions : Les laboratoires qui réalisent les FIV peuvent-ils se permettre de travailler à perte ? Si leur activité est menaçée seront-ils obliger de s'associer et de réduire leur nombre dans un département donné ? Si c'est le cas, les listes d'attente des patientes vont encore s'allonger or nous savons très bien qu'en matière de FIV...le temps, ce n'est pas de l'argent mais des bébés !
Remarque : ce raisonnement s'applique parfaitement à la biologie conventionnelle.
GdM

jeudi 4 décembre 2008

Après Capital, l'Express en rajoute une couche sur les laboratoires.

Dans un article publié hier sur son site, le magazine l'Express traite du déficit de l'Assurance maladie. Pour l'auteur, le déficit n'est pas seulement dû au vieillissement de la population mais également à un système mal organisé qui permet des petits arrangements, des abus et même des fraudes. Il cite pêle-mêle les arrêts maladies abusifs, les fausses ordonnances, les hôpitaux publics et, accrochez-vous chers confrères et consoeurs qui avez accueilli vos patients dès potron-minet, les fameux laboratoires d'analyses médicales. Pour être rigoureux, je reprends texto les quelques lignes de l'article consacrées aux labos :

"Les laboratoires d'analyse biologique sont montrés du doigt, souvent à juste titre : ils bénéficient d'importants gains de productivité, grâce à la quasi-automatisation des principaux examens remboursés. Mais ils ne les répercutent pas sur leurs prix. Chaque année, la Sécurité sociale négocie avec eux des baisses de tarifs (94 millions d'euros en 2007). « On est encore loin du compte », fait valoir un bon connaisseur du dossier."

Au moment où le Président de la République (ou ses conseillers ?) écrit à l'Intersyndicale des biologistes en réponse à leur courrier du 13 octobre dernier paru dans le Monde pour dire en substance qu'il a entendu leurs protestations concernant la réforme, voilà qu'"un bon connaisseur du dossier" les accuserait presque dans cet article d'abuser la Sécu. Les mêmes arguments et la même rhétorique que ceux de l'article de Capital sont utilisés à savoir : la notion de gain de productivité et le fait que les biologistes ne repercutent pas l'écart supposé entre le prix de revient des analyses et le tarif de remboursement par la Sécu. Cette rhétorique était celle du fameux rapport Lalande de 2006.

Pourquoi les journalistes ne prennent pas le temps de vérifier les informations à charge auprès des représentants de la profession ? Pourquoi ne laissent-ils pas la place au débat contradictoire ? Comment peut-on laisser supposer que tous les professionnels assermentés que sont les biologistes sont là uniquement pour s'engraisser sur le dos de la collectivité ? Pourquoi ne pas appliquer ce raisonnement aux radiologues qui ont eux aussi optimisé leur chaîne de production d'images sans répercuter sur leurs tarifs les gains supposés ?

Il y a eu durant les dernières années un déficit de communication des biologistes vers la population. Nous aurions dû mieux expliquer notre métier dont dependent 80% des décisions médicales. Et peut-être même investir les magazines féminins en envoyant nos plus "belles gueules" et plus charmants minois expliquer les avantages d'un laboratoire de proximité, humain et compétent (pas chez Marie-Claire où nous aurions déja été comparés à des compagnies low-cost black-listées).

Est-ce qu'il y a une norme ISO pour la communication ? Parce que tant qu'à suer sang et eau pour appliquer la norme 15189 autant en profiter pour améliorer l'image de marque de mon laboratoire en particulier et celle de la profession en général.

GdM













mardi 25 novembre 2008

Novembre noir pour l'Ordre des pharmaciens.

Le mois de novembre a été chargé pour la vénérable Institution du 8ème arrondissement puisqu'elle a dû batailler sur trois fronts ouverts en même temps.


Front I : Contradicteur = Ministère de la santé - Objet : Réforme de la biologie par ordonnance - Dates : du 4 au 7 novembre.

D'abord, les journées de l'Ordre où son président, Jean Parrot, a interpellé la Ministre de la santé sur la réforme de la biologie, laquelle lui a répondu que le processus "était irréversible". Ensuite, les JIB, où ses représentants ont encore une fois écouté les "arguments" de Mme Bachelot puis ceux, très peu rassurants, de Michel Ballereau, auteur du rapport éponyme. Ces événements ont déja fait l'objet de posts

Front II : Contradicteur = Commission Européenne - Objet : Entrave à la concurrence - Date : mercredi 12 novembre, 10h30.

Ce jour-là, des inspecteurs de la Direction Générale de la concurrence déboulent simultanément dans les locaux de l'Ordre et dans le laboratoire de Robert Desmoulins, actuel président de la section G (celle des pharmaciens-biologistes). Leur mission : recherher des preuves d'entraves à la concurrence sur "le marché des services "de biologie médicale. Le lendemain, Jean Parrot a exprimé, au cours d'une conférence de presse, la surprise et l'irritation de l'Ordre au sujet de cette perquisition. Les détails peuvent être consultés sur le communiqué de presse publié sur le site de l'Ordre. Avec du recul, deux questions viennent à l'esprit. La première : au niveau européen, la biologie médicale appartient-elle au champ de la santé ou à celui des services ? Je n'ai pas de réponse précise à cette question (si quelqu'un l'a, textes à l'appui, qu'il n'hésite à nous la fournir ici !) mais au vu du débat déja ancien sur les compétences requises pour exercer la biologie (le fameux Bac+3 minimum) et cette récente perquisition, la balance penche sérieusement du côté des services et donc de la concurrence. La seconde question : Pourquoi le laboratoire de M. Desmoulins a-t-il été perquisitionné ? Les services de la commission ont-ils pensé qu'il a tiré profit de sa position de régulateur pour écarter de potentiels concurrents ? Pour qui connaît un tant soit peu le fonctionnement de l'Ordre, l'idée paraît farfelue.

Front III : Contradicteur = Duke Street Capital - Objet : Rachat de Biomnis - Date : mercredi 19 novembre.

Une semaine après la perquisition, la routine reprend ses droits et Robert Desmoulins réunit la section G pour examiner l'un des gros dossiers de l'automne, le rachat de Biomnis par Duke Street Capital. Il n'y avait rien à dire, le montage financier est tout ce qu'il y a de plus légal et l'Ordre ne peut qu'avaliser le rachat.

Dans une dépêche de l'APM du 24/11/08, Robert Desmoulins fait le point sur le mois écoulé et déclare texto au sujet des trois fronts :

Front I : " Politiquement, toute la profession commence à être écoeurée" et " On commence à être un peu aigris devant l'absence de droit. Le président de la république fait de beaux discours sur le travail, mais sur le terrain, on fait la part belle aux financiers aux dépens des PME".
Front II : "Le gouvernement abandonne ses institutions car elles vont aller à l'encontre de la libéralisation".
Front III : " La loi ne veut rien dire du tout. On a plus aucun contrôle et rien à dire. On est impuissant. Si la société qui exerce la biologie est à l'extérieur du territoire français, nous n'avons [de fait] pas la possibilité de l'exclure" et " C'est une technique qui a déja été utilisée par d'autres comme Générale de santé ou Unilab. Il n'y a pas grand chose à faire pour résoudre ce problème par rapport au droit français".
Trois fronts ouverts en même temps, ce n'est plus une bataille, c'est une guerre. L'Ordre des pharmaciens a successivement exprimé sa surprise, son irritation puis son impuissance mais il semble vouloir continuer à se battre, comme l'a clairement indiqué son Président.
Les praticiens inscrits aux Ordres se plaignent toujours qu'ils ne servent à rien sinon à "pomper" une cotisation. Les pharmaciens peuvent être satisfaits du leur car si jamais cette guerre est perdue, ils ne pourront pas lui reprocher de n'avoir rien fait.

GdM

mardi 18 novembre 2008

Biologie financière : le Ministère reculerait-il ?

Le 11 Novembre dernier, le journal officiel a publié la réponse de Mme Bachelot à quatre questions écrites posées par des députés entre le 20 mai 2008 et le 1 juillet 2008. Les quatre députés (du Gard, de la Réunion, de la Seine-St-Denis et de l'Hérault - bravo aux biologistes mobilisés) ont interpellé la Ministre sur l'ouverture des capitaux aux non-professionnels qu'impose la Commission européenne. Ils ont tous bien pris soin d'étendre la question à toutes les professions de santé libérales et de ne pas la restreindre aux seuls laboratoires d'analyses.


Cette réponse est extraordinaire et méritait à elle seule de faire l'objet d'une thèse de sciences politiques.

Examinons, comme nous en avons maintenant pris l'habitude, le timing de la réponse :

1- La Ministre a répondu entre 4 et 6 mois après la publication de la question, or d'après le site de l'Assemblée nationale, la réponse doit intervenir dans les deux mois. Y a-t-il dans ce cas précis une possibilité de dérogation ? C'est une question de droit constitutionel qui me dépasse.
2-Ensuite, cette réponse intervient une semaine après les mémorables JIB, où la Ministre a annoncé que , du fait de la pression européenne, la "réforme était dans un processus irréversible". A moins d'une amnésie totale, d'une grave schizophrénie, il est impossible pour elle et pour ses services d'oublier ce discours.
3-La loi HPST n'est pas encore examinée à l'assemblée nationale et l'ordonnance est en cours de préparation.
4- La réponse intervient la veille de la fameuse perquisition des inspecteurs européens au siège de l'ordre des pharmaciens.

Vous l'aurez compris, la réponse de Mme Bachelot indique que la réforme pourrait prendre un virage à 180° ou du moins donne du grain à moudre aux syndicats de biologistes. Je vous soumets ci-dessous le texte intégral de la réponse, identique pour les quatre députés :

La directive 2006/123/CE du Parlement européen et du conseil du 12 décembre 2006 relative aux services dans le marché intérieur, dite « directive services », exclut explicitement de son champ d'application par son article 2.2.f « les services de soins de santé, qu'ils soient ou non assurés dans le cadre d'établissements de soins et indépendamment de la manière dont ils sont organisés et financés au niveau national ou de leur nature publique ou privée ». Cette directive ne fait donc aucunement obligation d'ouvrir le capital des sociétés d'exercice libéral existant dans le champ de la santé. Les éventuelles évolutions envisagées dans ce domaine tireraient leur fondement de l'évolution de l'interprétation jurisprudentielle des règles des traités européens par la Cour de justice des Communautés européennes. Elles ne sauraient être adoptées sans un ensemble de garanties visant à préserver l'indépendance des professionnels concernés et à éviter les conflits d'intérêt, garanties qui, en tout état de cause, feraient l'objet de concertation préalable avec les intéressés.

Les trois dernières phrases sont des pépites et je comprends pourquoi le ministère a mis autant de temps à les rédiger. J'interprète en gros et en toute naïveté juridique (je suis Bac+10 en biologie humaine pas en droit !) :
- la santé ne dépend pas de la directive service (ce qu'aurait suggéré le réseau LABCO),
- l'ouverture totale du capital des SEL n'est donc pas obligatoire,
- l'Europe la demanderait sur des arguments de jurisprudence (et là ils nous faut vraiment des experts pour savoir si on peut contourner une jurisprudence)
- Si elle se fait, ce sera avec des garanties et en se concertant avec les professionnels.

Les conclusions à tirer sont immédiates :

- Cette réponse écrite éclaire d'un jour nouveau la réforme en cours car l'ouverture du capital ne serait pas automatique et inéluctable,
- Elle ouvre la porte à des négociations avec les syndicats,
- Elle exprime une certaine opposition des services français à l'interprétation jurisprudentielle de la Commission européenne (je crois que si mes souvenirs sont bons, la mise en demeure qu'avait envoyé la commission à l'état français faisait allusion à des réseaux d'opticiens...en Grèce),
- La perquisition de la semaine dernière est-elle à postériori justifiée ?

Rien n'est donc joué mais le risque de voir le virus BF (Biologie financière) contaminer l'ensemble du secteur de santé français semble aujourd'hui peser dans la balance. La bataille contre ce virus est une charge un peu trop lourde pour les seuls biologistes, les autres professionnels de santé et le public sont donc invités à leur donner un coup de main.

GdM
BFologue

La santé à vendre sur YouTube !

Une petite vidéo vaut mieux qu'un texte de 2000 signes.
Je vous laisse déguster 3min22 qui seraient drôles si elles n'étaient cruellement vraies.

http://www.youtube.com/watch?v=FBTgmcBjo6g

GdM

jeudi 13 novembre 2008

Réforme de la biologie médicale : Bruxelles met la pression.

Au cours des derniers rassemblement professionnels, que ceux soient les XIXèmes journées de l'Ordre des pharmaciens ou les JIB 2008, Mme Bachelot s'est exprimée sur l'ouverture à 100% du capital des laboratoires en indiquant qu'il s'agit de répondre à la mise en demeure par la Commission européenne en 2005 et que le "processus est arrivé à une phase irréversible". Elle a également rappelé qu'elle avait souhaité prendre les devants (en proposant des règles prudentielles dont certaines ont été indiquées dans le rapport Ballereau) afin que "l'ouverture du capital ne soit pas imposée de manière brutale". Une minorité de biologistes estiment que la position de la ministre est pragmatique et qu'elle souhaite ainsi éviter une dérégulation complète. Ainsi, son choix de l'ordonnance se justifierait par le souci d'éviter des amendements surprises susceptibles de dénaturer son projet.


La grande majorité des biologistes n'est pas de cet avis et notamment deux de leurs représentants majeurs : M. Parrot, président de l'Ordre des pharmaciens et M. Benoît, président du Syndicat des Biologistes. Ils sont opposés à cette ouverture complète du capital et le lui ont fait savoir au cours de ces rencontres (où, comme prévu, les biologistes sont restés très calmes - ce qui a été à l'origine d'un débat houleux au sein de la profession, ce calme a été considéré par les uns comme un lâche abandon, là où les autres y voyaient plutôt la preuve de professionnels dignes et adultes qui reçoivent poliment leur ministre de tutelle).


Ces prises de positions publiques, apparement inconciliables, auraient dû annoncer en fait le début des négociations pour la rédaction de l'ordonnance. L'enjeu étant bien sûr la mise en place des règles d'ouverture du capital et la définition des responsabilités médicale et sociale des biologistes dans leurs futurs labos. En un mot, les biologistes conserveraient-ils oui ou non, la maîtrise de leur outils de travail, ce qui a été le cas depuis 1975 !

Le timing est au stratège ce que l'arc est au soldat : une arme redoutable*.

C'est à cet instant précis que Bruxelle décide de s'en mêler et de peser d'un poids non négligeable dans ces négociations, puisque hier (12/11/08) et d'après l'agence de presse APM et le site Romandie News, des inspecteurs de l'UE ont perquisitionné les locaux de l'Ordre des pharmaciens "pour soupçon de pratique anti-concurrencielle".

Il reste à Bruxelles à détailler le cadre juridique exact de cette enquête mais elle serait peut-être liée à la plainte qu'a déposé LABCO, une "chaîne" de laboratoires (dont le site est difficilement accessible au moment de la rédaction des ces lignes), contre le Conseil de l'Ordre des pharmaciens. Le SDB a publié en mars 2008 une note qui détaille cette plainte.

Avec cette pression européenne sur le gouvernement, le dossier de la réforme devient de plus en plus complexe et la profession s'inquiète de voir ses marges de négociations s'amenuiser. Sans compter que le traitement rapide de cette information par les médias comme France-info risque de fausser l'appréciation du public (qui pourrait penser, à tort, que les labos s'entendent entre-eux pour fausser la concurrence !). La febrilité compréhensible des biologistes se ressent à travers les sites et forums spécialisés de la profession.

Ce serait une erreur de penser qu'il s'agit là de soubresauts d'un microcosme car si la biologie médicale bascule du côté obscur de la finance, nous aurions beaucoup à perdre notamment, la qualité des soins, des milliers d'emplois et la pérennité de notre système de financement de la santé. Je vous rappelle le site de l'intersyndicale , étouffé par le brouhaha médiatique, qui développe les arguments de la profession contre l'ouverture complète du capital des labos et la pétition à signer.

GdM

*Ce n'est pas de Sun Tzu ou alors je n'ai pas fait exprès.



jeudi 6 novembre 2008

Le "Festival de Cannes" de la biologie médicale

Cette semaine a lieu à Paris les JIB 2008 ou Journées Internationales de Biologie. C'est un peu le "Cannes" de la profession, le glamour en moins, bien que certains fournisseurs alignent sur leur stands de charmantes hôtesses qui n'auraient rien à envier aux starlettes cannoises. Elles peuvent vous expliquer, avec une coupe de champagne à la main et un envoûtant jeu de cils, les subtilités de la dilution des échantillons sur leurs automates. Mais là, je m'égare...En fait, la ressemblance se limite pour l'instant à l'impatience des confrères et et des consoeurs de voir deux "People" :
Aujourd'hui à 14h : Madame la Ministre Bachelot qui rencontre les biologistes et leur représentants pour la première fois depuis la présentation de la loi HPST au Conseil des Ministres.
Demain vendredi à 15h15 : M. Ballereau, auteur du fameux rapport éponyme qui a declenché le big-bang biologique, devrait débattre avec les professionnels.
A priori, comme la profession a plutôt de la retenue, il ne devrait pas y avoir de lancers de pipettes ou de tubes d'urines mais la tension risque d'être palpable dans l'amphithéâtre Goethe qui accueille ces réjouissances.
De plus dans un sens cynique du timing, le groupe Eurostaf vient de sortir une étude qui prédit la "consolidation inéluctable", et rien moins que ça, du secteur avec un scénario hollywoodien où jusqu'à 60% des laboratoires français sont susceptibles de disparaître (le parallèle avec le festival de Cannes commence à faire sens). Si vous avec un moral d'acier et que vous tenez absolument à lire le scénario, il vous faudra quand même débourser la modique somme de 1850 euros HT. Il n' y a donc que les Majors (comprendre les fonds d'investissement) qui pourront se payer et réaliser tranquillement, à leur guise, ce scénario catastrophe. A ce stade, la métaphore Festival-de-Cannesque tient vraiment la route.
C'était qui déja la palme d'Or cette année ?
GdM

mercredi 5 novembre 2008

Martin Luther King en a rêvé, Barack Obama l'a fait.

J'abandonne un instant mon uniforme professionnel (la blouse blanche) pour redevenir citoyen du monde et apprécier la victoire historique de B.H. Obama aux élections américaines. La blogosphère dans toute sa diversité est prise par la BlogObamamania, y compris les blogs les spécialisés comme, par exemple, le Journal d'un avocat. Ce dernier a sobrement commenté l'élection et laissé la place à un déluge de commentaires.

"Yes, we can" a été le slogan de campagne d'Obama. Un slogan qui s'est avéré prémonitoire puisque l'Amérique a pu. Elle a pu changer, s'affranchir de l'esclavagisme et de la ségrégation et enfin, entrer dans l'ére post-raciale. Politiquement, l'élection d'Obama était logique puisque le bilan de Bush était calamiteux, la campagne de Mc Cain était médiocre (bien qu' il demeure un très respectable sénateur républicain) et la crise financière a accéléré le besoin de changement mais l'Amérique n'a pas hésité devant la couleur de peau d'Obama. C'est la possibilité d'un tel choix et ses conséquences historiques qui a suscité l'espoir chez des dizaines de millions d'Américains (en l'occurence 96% de la communauté noire et 67% des latinos) et des centaines de millions de supporters à travers le monde. Un espoir qui a été porté par la personnalité brillante d'Obama et par sa trajectoire personnelle et familiale (imaginez un instant ce que doit penser sa grand-mère Kenyane). Son premier discours de President-elected, ce matin à Chicago**, a été la hauteur de l'évènement.

Bien sûr, nombreux sont ceux qui râlent déja, annonçant qu'Obama a suscité tellement d'espoirs qu'il va forcément les décevoir. Ils n'ont pas tout à fait tort, puisqu'il va défendre en priorité les intérêts et les convictions américaines. Cependant, tous les observateurs annoncent une nouvelle ère s'accordent pour dire que les relations qu'entretiendra l'Amérique avec le reste du monde seront différentes. Le Monde rapporte que même Mc Cain a admis, en même temps que sa défaite, qu'une nouvelle ère s'ouvrait pour l'Amérique.

Pour ma part, je remets ma blouse, et je suivrai avec intérêt les réformes du système de santé promises par Obama. Dans un pays qui compte tant d'obèses et de diabétiques de type 2, une simple glycémie peut coûter 37 dollars (environ 28 euros) et tout le monde ne peut pas bénéficier d'une couverture maladie. Quand je pense qu'en France, le magazine Capital se plaint que les analyses sont trop chères...Passons.

Dans 77 jours, la famille Obama s'installera à la Maison Blanche. Vivrai-je assez longtemps pour voir une famille noire faire de même à l'Elysée ? L'espoir fait vivre.

GdM

*ce matin à Chicago :

Le discours de Barack Obama
LEMONDE.FR | 05.11.08

© Le Monde.fr

dimanche 2 novembre 2008

A combien Groupama pourrait racheter votre LABM ?

Si votre LABM a un chiffre d'affaires proche de 1000 kE et qu'il est situé à Paris, Toulouse, Grenoble, Limoges, Marseille ou autour de Brive, le fond d'investissement Acto Capital vous en proposerait entre 1000 et 1500 kE (c'est-à-dire entre 5 à 6 fois l'EBE).
La sortie serait prévue en 2013 avec une rentabilité prévue de 4.7 fois l'investissement initial (avant impôts). L'équipe gestionnaire du fond serait rétribuée à hauteur de 20% de la plus-value.

Attention, ceci n'est qu'un business plan parmi d'autres.

GdM

Les jeunes biologistes s'organisent.

Quand on parle de jeunes biologistes, on pense souvent qu'il s'agit des internes, praticiens en formation à l'hôpital, parce qu'ils ont une activité syndicale et associative très visible (auxquelles j'ai également contribué au siècle dernier mais ça c'est une autre histoire...).
En fait, il y 'a aussi une autre catégorie de jeunes biologistes, avec justes quelques années de plus : Il s'agit de l'armée silencieuse des directeurs et directices-adjoint(e)s et gérants ultra-minoritaires qui font un travail remarquable. Ils sont beaucoup moins visibles que les internes pour la bonne raison qu'il n'y a pas de structure représentative organisée.
Ce vide sera bientôt comblé grâce au travail et à l'énergie des biologistes qui portent à bout de bras le Syndicat des Jeunes Biologistes Médicaux. Vous pouvez consultez leur site : http://www.syndicat-des-jeunes-biologistes-medicaux.com/ ou les contacter à cette adresse : sjbm@hotmail.fr
Leur projet est parfaitement justifié car la biologie est en pleine mutation et nous aurons besoin de toutes les forces de la profession pour éviter les dérives de la biologie financière. Je soutiens leur initiative et appelle les Internes en biologie à prendre contact avec eux pour qu'ils coordonnent leur action et définissent une position commune à tous les jeunes biologistes. N'oublions pas cette évidence, si Groupama par exemple* parvient à créer le leader de la profession (Duke Street à la même ambition, c'est curieux cette volonté de vouloir absoluement être le "leader" d'un secteur, non?), il lui faudra quand même des biologistes pour faire tourner les centres de profit ou "business unit". Autant qu'il y ait une structure représentative capable de défendre les droits de ces salariés.
* il s'agit ici d'une hypothèse de travail, en situation de crise, il est recommandé de ne pas enfuir la tête dans le sable mais plutôt d'élaborer plusieurs scénarios y compris le pire d'entre eux pour prévoir ensuite un plan d'action adapté. Pour plus d'informations sur la planification par scénarios, vous pouvez lire ceci.
Le seul petit inconvénient est peut-être le nom : dans le pire des scénarios, la plupart des biologistes perdent la gestion de leur outil de travail et deviennent salariés ou gérants ultra-minoritaires de grandes structures. Dans ce cas, il ne se reconnaîtront pas forcément dans l'adjectif "jeunes" du SJBM mais celà n'est qu'un détail.
GdM

vendredi 31 octobre 2008

L'article de Capital sur la biologie médicale démystifié


Le magazine Capital, une référence dans le paysage économique français, sort un article signé T. F et intitulé : "les rois de la pipette" et rapporte que "grâce à leur puissant lobby, les labos ont obtenu de la Sécu des tarifs en or. Résultat, leur profession est l'une des plus rémunérée du secteur".

Voilà un article proprement scandaleux et, contrairement à ce qu'impose l'éthique journalistique, uniquement à charge pour les biologistes et parfaitement partial et incomplet. J'espère que la rédaction acceptera d'accorder à la profession un droit de réponse.

Cependant, cet article est intéressant par son contenu et son timing.

Le contenu :

L'enchaînement des idées, les arguments développées de même que les chiffres rapportés dans l'article m'ont interpellé. Je les avais déja lu quelque part. Le fait que l'auteur ait été obligé par son rédac'chef de citer au moins une de ses source, l'Igas, m'a mis sur la voie. Bon sang, mais c'est bien sûr, il s'agit d'un article qui reprend de manière biaisée, partiale et hors contexte le rapport n°2006-045 de l'Igas, connu sous le nom de rapport Lalande.

Ce qu'il faut rappeller, c'est que les données du rapport couvre la période 1999-2004 et qu'il a été commandé en partie parce que la direction de la sécurité sociale n'a pas digéré les mesures tarifaires proposées en 2002 par la CNAMTS à la profession pour compenser la perte dûe au passage à l'euro. L'angle d'attaque choisi a été la qualité puisque c'est l'argument principal que la profession pose sur la table des négociations. Le rapport Lalande a donc abordé ce thème en l'élargissant à l'organisation et aux dépenses de la biologie médicale. Ce rapport devait servir de point de départ d'une réforme de grande ampleur de la profession.

Donc l'article de Capital se base sur des données anciennes, non réactualisées et surtout en passant sous silence les conclusions du rapport qui en minimisent la portée, notamment celle-ci : "Même s'ils sont peu transposable, ces exemples [de biologie en Europe] montrent que pour des états de santé et de soins assez proches, les modes d'organisation sont variés, et qu'il n'y a pas forcément de voie ou de modèle unique".

Amis biologistes, reprenez votre exemplaire du rapport Lalande vous y trouverez sûrement d'autre contre-arguments nécessaires pour rédiger votre droit de réponse à Capital.

Le timing :

L'article sort au moment où les biologistes organisent leur communication en direction du public et des autres professions de santé et au moment où les négociations entre les réprésentants de la profession et le ministère sont quasiment dans l'impasse. Il semblerait en effet que la couleuvre à avaler soit bien plus grosse que celle prévue initialement mais on attend toujours des nouvelles sur l'ordonnance à paraître.

Alors, pour préparer le terrain, faisons annoncer dans un article téléguidé que les 300 plus gros labos et les banques d'affaires (d'avant la crise) ne sont finalement pas si éloignés que ça et que finalement l'entrée des capitaux en force (après Duke Street, Groupama ?) n'est pas si grave. Bref, que la Biologie financière peut éclore tranquillement à l'ombre de la sécu.

Il reste une question : qui aurait envoyé à Capital un dossier de presse avec un exemplaire du rapport Lalande dont certains passages auraient été surlignés en fluo ?

GdM

jeudi 30 octobre 2008

La biologie financière expliquée à ma fille...

Il est l'heure d'aller au lit et ce soir je vais te raconter une histoire.
C'est l'histoire d'un bébé qui s'appelle : Biologie financière.
Ses parents : le laboratoire Biomnis (ex-Laboratoire Marcel Mérieux) et le fond d'investissement Duke Street sont très heureux. Le parrain c'est le "rapport Ballereau", il était un peu étonné car le papa et la maman n'avaient pas encore le droit de se marier. Il fallait attendre une ordonnance prévue par l'article 20 du projet de loi HPST. Je sais c'est un peu compliqué...
Comment ? Le papa et la maman de Mathéo ne sont pas mariés non plus...oui, tu as raison mais ça c'est une autre histoire. D'ailleurs il est tard, il faut dormir maintenant...Papa doit écrire son post.

Où en étais-je ? Oui, naissance de la Biologie financière.

Le 27 octobre dernier, le site les Echos diffuse le premier l'information. Depuis, plusieurs dépêches et articles l'ont reprise et complétée notamment après la communication des principaux acteurs de l'opération ( APM, les Echos encore, divers sites d'informations financières dont http://capital.liveactu.com/ ).


D'abord qui sont les deux partenaires ?
- Biomnis est un des deux laboratoires spécialisés dits "de recours" en biologie clinique qui réalisent pour tous les autres laboratoires privés ou publics des analyses pointues qu'il serait trop compliqué ou trop cher pour eux à réaliser. Ainsi, dans mon laboratoire, je ne dose pas le glucagon puisque je reçois une dizaine de demandes ( justifiées !) par an, je les envoie donc à Biomnis le lyonnais ou à son concurrent Cerba le parisien. Ces deux laboratoires possèdent une logistique qui leur permet de récolter les prélèvements à travers toute la France et d'avoir des volumes suffisants pour rentabiliser ce type de demandes. Ils possèdent également une chaîne post-analytique capable de facturer directement au patient.

- Duke Street est un fond d'investissement basé essentiellement au Royaume-Uni qui gère 2 milliard d'euros d'actifs investis dans des entreprises de taille moyenne de 50 à 500 millions d'euros. Il a actuellement 14 entreprises dans son portefeuille répartis dans 6 secteurs d'activités. Ce fond est souvent en contact depuis plusieurs années avec les entreprises qu'il rachète, il y applique la stratégie du "Buy and Build" c'est à dire qu'il augmente considérablement la croissance interne et externe ( et donc la valeur) de ses cibles notamment par un management rigoureux et ambitieux. Il reste en moyenne plus de 3 ans dans le capital de ces enreprises et globalement le retour sur investissement atteint 25 % par an (pour plus d'informations voir ici).

Quels sont les termes de l'opération financière ?

Duke Street a acquis 75% du capital de Biomnis, l'opération valorisant ainsi le laboratoire à 217 millions d'euros au total soit environ 98,6 % de son chiffre d'affaire annuel et 10 fois l'Ebitda (c'est un terme barbare, certes mais avec l'avénement de BF, Biologie financière, il va falloir s'y habituer). L'opération a été financée par LBO (idem !) avec un prêt sénior de Fortis et un prêt mezzanine d'une filiale d'Axa. D'après les Echos, Bercy aurait donné son accord à l'opération le 22 octobre dernier.

Quel est la composition du capital après le rachat ?

75 % Duke Street, 20 % Jean-Louis Oger, 2 % Mademoiselle Oger, 2% le Syndicat des Biologistes de Bretagne et pays de Loire, 1 % le management.

Qui seront les nouveaux dirigeants ?

Pierre-Yves Guiavarch, ex-Générale de Santé, sera le nouveau PDG de Biomnis à la place de Jean-Louis Oger qui deviendra président du conseil de surveilance. D'après les communiqués officiels, le premier apportera son professionnalisme et ses compétences managériales et le second apportera sa connaissance inégalée du secteur. Le lien avec le fond d'investissement, selon la méthode maison dite du "triangle" sera assuré par les deux nouveaux membres du conseil de surveillance : Charles Woler, médecin issu de l'industrie pharmaceutique, et Thierry Paternot, MBA Harvard et ancien de l'Oréal.

Qui a communiqué sur l'opération ?

Le premier a avoir communiqué est Biomnis sur son site , puis il y a eu Duke Street sur le sien. Le Syndicat des biologistes bretons n'a pas officiellement réagi à l'opération.

Pourquoi Duke a racheté Biomnis ?

Biomnis est leader dans le secteur de la biologie spécialisée, un secteur dont les barrières en terme d'expertise et de compétences sont très lourdes. Duke Street devait l'avoir depuis un moment dans le collimateur. En effet, Biomnis, outre cette position de leader et son expertise, possède plusieurs relais de croissance : la marché quasi captif des analyses de deuxième intention, les implantations à l'international (Irlande, Dubaï) et l'implication dans des nouveaux secteurs (études cliniques, empreintes génétiques, hygiène hospitalières). Les méthodes managériales de Duke Street vont très probablement booster ces postes pour en tirer une croissance à deux chiffres.

Ce qui est particulièrement intéressant dans cette opération c'est le timing. Au moment où la profession est en plein désarroi (n'ayons pas peur des mots) et où règne une incroyable opacité reglementaire (sortie du rapport Ballereau, projet HPST, ordonnace en préparation), Duke Street boucle son rachat de Biomnis. Officiellement, nous sommes encore sous le régime de la loi de 1975, qui n'autorise pas qu'un non-biologiste détienne plus du quart du capital d'un laboratoire. De plus, Bercy, qui n'est pourtant pas le ministère de tutelle de la profession, autorise l'opération. Cet accord est donc le cadeau de naissance à la Biologie financière et trace le sillon pour les prochaines unions.

Sur un plan réglementaire, Duke Street a peut-être aussi voulu dévancer la règle des 7 ans d'actionnariat que propose d'instaurer le rapport Ballereau.

Sur un plan politique, les biologistes sont mis devant le fait accompli et comme Biomnis est le plus gros acteur du secteur, l'opération justifie a elle seule le rapport Ballereau et l'article 20 de la loi HPST !

Quelles questions soulève ce rachat ?

Elles ont nombreuses mais il n'est pas certain que l'on obtienne les réponses.

1- Cette opération est-elle, dans le cadre législatif actuel, légale ? Je ne me lancerai pas dans le débat juridique mais je suppose qu'elle le sera dans 6 mois quand l'ordonnance paraîtra.

2- Que va devenir Cerba, le concurrent ? Est-il possible, que Biomnis le rachète puisque Duke Street favorise la croissance externe des entreprises dans lesquelles il investit ?

3- Combien de temps va rester le fond d'investissement dans le capital de Biomnis ? La réponse est peut-être rédigée dans le pacte d'actionnaires mais on peut la déduire de la nature même de Duke Street (fond d'investissement) et du mode de financement utilisé pour le rachat (LBO). Il est probable que ce soit entre 3 et 5 ans. Du coup, quel Biomnis va récupérer le paysage biologique français après son retrait ?

5- Quelle est la position du Syndicat des Biologistes bretons qui fait partie du montage financier ?

4- Quelles seront les conséquences en terme de tarifs et de service pour les patients et les laboratoires clients de Biomnis ? Difficile de le dire aujourd'hui mais il va sûrement y avoir des changements.

Autre constat très intéressant, en pleine crise financière et au moment où les banques sont les plus frileuses pour financer les projets, voilà qu'une opération de LBO à plus de 150 millions d'euros est montée avec succès par Fortis (avalée depuis ses déboires du mois dernier par BNP) et Axa Mezzanine. C'est la preuve que le secteur est très porteur mais surtout qu'il présente encore une sérieuse garantie...celle de la sécurité sociale.

Pour finir,

La biologie financière serait-elle à la biologie clinique ce que homo sapiens a été homo neanderthalensis, c'est à dire le début de la fin ? Pour l'instant, j'en retire une très modeste satisfaction, je dois être le premier à utiliser ce néologisme - biologie financière - dans un blog (si, si faites une recherche google si vous le voulez !).

GdM, qui va se coucher avant que sa fille ne se réveille.

mercredi 22 octobre 2008

Accouchement de la loi HPST : c'était des jumeaux !

Mme Bachelot a finalement présenté son projet de loi au Conseil de Ministre.
Sur le site du ministère, la version définitive du texte et un dossier presse ont été publiés.
Comme attendu, la réforme de la biologie a été oubliée ou alors à peine évoquée.

Ainsi, dans le discours de Mme Bachelot, il n'en n'est pas question. Un lecteur (lectrice?) du blog confirme qu'une question a été posée lors de la conférence de presse mais que la Ministre l'a balayée en se retranchant derrière les exigences européennes, sans développer ni argumenter.

Dans le dossier presse, l'article 20 est commenté par un petit paragraphe bateau qui accompagnait déja une version de travail du texte.

Il y a quand même des petites surprises : l'article 20 a été modifié par rapport à la version précédente (je détaillerai les comparaisons dans un prochain post) et surtout l'article suivant (le 21 donc) apparaît miraculeusement et il n'est pas moins important car il stipule que le gouvernement va prendre une ordonnance (encore une !) pour reconnaitre les qualifications professionnelles acquises dans un pays européen. On peut donc raisonnablement extrapoler que des professionnels de santé des autres pays européens pourront (pourraient) exercer en France.
Il s'agit là d'un dossier que les biologistes connaissent bien et que je sache, il avait été mis de côté pendant les discussions de ces derniers mois.

Nous avons donc hérité de deux bébés par ordonnance : l'article 20 et l'article 21. Mais comme il n'y aura pas de débat, nous ne pourrons pas choisir les prénoms.

GdM

PS : Merci aux lecteurs et lectrices qui ont laissé des commentaires. C'est un encouragement que j'apprécie à sa juste valeur.




mardi 21 octobre 2008

La loi HPST passe devant le Conseil des Ministres.

C'est finalement demain 22 octobre à 10h que Mme Bachelot présentera le projet de loi HPST devant le Conseil des Ministres. Il avait été initialement prévu qu'il y soit présenté le 1er ou le 8 octobre ; le retard serait dû aux dernières négociations avec les nombreux professionnels de santé concernés par le texte.

D'après son agenda officiel, Mme la Ministre tiendra une conférence de presse à 12h pour présenter le projet de loi en présence de G. Larcher, président du Sénat (et accessoirement l'auteur du récent rapport sur l'hôpital dont s'inspire le texte) , de V. Létard, secrétaire d’Etat chargée de la Solidarité, de C. Saout, président du comité inter associatif sur la santé, et de P. Carli, directeur du Samu de Paris.

Il sera intéressant de noter si une ou des questions des journalistes présents concerneront l'article 20 qui traite de la réforme de la biologie. Ce sera en effet un test en grandeur nature de l'impact de la campagne de communication menée par l'Intersyndicale des biologistes.

En tout cas, la présentation de ce projet de loi a été l'occasion pour le journal le Monde de traiter le problème "de la double fracture géographique et sociale de l'accès au soins" . Le quotidien du soir (du moins son site) y consacre son éditorial et plusieurs articles (dont celui-ci ou celui-là) et conclut que les mesures de réorganisation proposées par le gouvernement répondent aux attentes des patients.

Pour l'instant, rien n'est acquis. Il faut d'abord que le texte passe devant le parlement où il faut s'attendre à une bataille d'amendements. Mais comme l'agenda parlementaire a été complètement chamboulé (pour les raisons que vous connaissez bien), l'examen du projet a été repoussé à janvier 2009. Ensuite, une fois adopté, il faudra que les décrets paraissent. Puis, les budgets devront être trouvés puis alloués pour appliquer ces textes. Bref, les effets structurants de cette loi ne devraient pas se voir avant plusieurs mois.

Quant à réforme de la biologie, nous n'aurons pas l'honneur de voir la représentation nationale s'en emparer pour en débattre. J'aurais vraiment aimé avoir l'avis des députés sur le supposé bienfait de la libéralisation complète du secteur et s'ils pensent vraiment qu'un système purement financier permettra de résorber la double fracture dont il est question plus haut. C'est peut-être une des raisons pour lesquelles le cabinet de Mme Bachelot a privilégié la voie de l'ordonnance.

Tous les jours, les biologistes prennent en charge des dizaines de milliers d'ordonnances, mais il n'est pas certain qu'ils acceptent celle-ci.

GdM






vendredi 17 octobre 2008

La Biologie ne sera pas le cheval de Troie des financiers

C'est en substance le message que font passer les biologistes médicaux français réunis dans une Intersyndicale.

De quoi s'agit-il ?
Le rapport Ballereau (voir les billets précédents) formule un certain nombre de recommandations dont deux cristallisent la crainte et la colère des biologistes :

- l'ouverture complète du capital des laboratoires,
- l'absence de débat parlementaire pour la réforme de la profession,

Il ne s'agit pour eux de se regarder le nombril et de pleurer mais bien de soulever un problème qui concernera les autres professions de santé et par extension vous, les citoyens, assurés et usagers des prestations de santé.

Pourquoi une telle précipitation à libéraliser la biologie, alors que l'actualité nous montre depuis 3 semaines les dégâts d'une financiarisation à outrance ? L'Ordre des pharmaciens avance une réponse : "parce que certains conseillers des hautes instances gouvernementales ont un credo : la santé est une marchandise et pour faire baisser les coûts des analyses de biologie médicale, il faut déréglementer, libérer le capital social des laboratoires et instaurer une concurrence entre les structures".

Ce n'est pas une bonne idée, et c'est encore moins une bonne idée que d'esquiver le débat parlementaire.

Amis lecteurs, soutenez votre Biologiste en signant la pétition qui circule actuellement en France :
http://www.lasanteauxencheres.fr/petition.php

Et ne faisons pas la même erreur que les Troyens naguère, c'est-à-dire laisser entrer dans la place le cheval en bois creux construit par Epéios.

GdM

mercredi 8 octobre 2008

Touche pas à mon Labo d'analyses médicales!

Les Français ont tranché : ils ne sont pas d'accord avec les propositions radicales du rapport Ballereau :

- 90 % d'entre eux souhaitent conserver un laboratoire d'analyse à proximité,

- 85 % sont contre le fait que des investisseurs non-biologistes (et donc non professionnels de santé) puissent détenir des laboratoires d'analyses,

- 86 % souhaitent que la réforme puisse être discutée au parlement et non pas mise en place directement par voie d'ordonnance.

C'est le résultat d'un sondage BVA réalisé la semaine dernière pour l'Intersyndicale des biologistes et dont les détails pouvent être lus ici : http://www.lasanteauxencheres.fr/actions.php




Il y a deux niveaux de lecture de ce sondage.

D'abord, il montre que les Français sont attachés à la biologie de proximité et ont compris à juste titre la place de cette spécialité dans la filière de soins. Ils partagent avec les biologistes la crainte qu'une modification radicale du cadre de la spécialité pourrait avoir un impact négatif sur le service médical rendu par les labos.

Ensuite, il traduit leur inquiétude de la financiarisation rampante de la santé. "On" commence par la biologie (comme l'impose l'Union européenne) puis on s'attaque à la radiologie, aux cabinets de généralistes...etc et sans leur demander leur avis, du moins celui de leurs représentants au Parlement.

Vu les dégâts causés par cette financiarisation dans le secteur et immobilier bancaire, il est légitime (voire même recommandé !) de s'inquiéter de la voir s'intéresser d'aussi près à la santé.

GdM

lundi 6 octobre 2008

Prix Nobel 2008 : Deux Biologistes français récompensés !

Enfin, un prix nobel pour la recherche médicale française, 28 ans après Jean Dausset, 31 ans après Roger Guillemin et 43 ans après Jacques Monod, André Lwoff et François Jacob !

Ce sont finalement Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi qui ont eté couronnés pour leur découverte du HIV ou virus du SIDA en 1983 (à l'Institut Pasteur). La fondation Nobel a considéré que leur découverte a été le point de départ de la compréhension du virus, de la maladie et donc de la mise au point des thérapeutiques anti-rétrovirales (mais aussi des tests in vitro de dépistage et diagnostic utilisés en routine dans les laboratoires d'analyses !).

Pour être tout à fait complet (et honnête !) : ils partagent le prix avec l'Allemand Harald zur Hausen, qui a identifié les papillomavirus comme la cause des cancers du col de l'utérus. Le communiqué de presse de la fondation Nobel et les informations complémentaires très détaillées sont disponibles sur : http://nobelprize.org/nobel_prizes/medicine/laureates/2008/

Au delà de la joie et de la fierté que peut ressentir la communauté des chercheurs français, cette récompense amène plusieurs commentaires que je vous livre à chaud :

- le prix n'a pas été décerné à l'américain Robert Gallo, clôturant de facto la querelle franco-américaine sur la paternité de la découverte du VIH qui avait empoisonné dans les années 1990 les relations entre les deux communauté de chercheurs,

- le Pr Montagnier a souvent été critiqué dans les années 2000, parfois très durement, pour certaines de ses prises de position scientifiques (association mycoplasmes/VIH, les propriétés anti-oxydantes de la papaye,...) et son départ pour aller continuer ses travaux à New-York alors qu'il avait atteint l'âge de la retraite en France. Ses détracteurs se feront-ils plus discrets ?

- c'est le deuxième prix consécutif pour la recherche française après celui de physique pour Albert Fert en 2007. Finalement, le modèle français de la recherche est-il si mauvais que ça ?

Laissons le débat aux experts.
Pour ma part, je me contente de féliciter ces deux biologistes émérites.

GdM
Modeste ancien élève de l'Institut Pasteur.

vendredi 3 octobre 2008

Du 4 au 12 octobre : REIN-seignez-vous !

Tous les professionnels de santé, et en première ligne, les biologistes, se mobilisent à l'occasion de la 4ème semaine nationale du rein, organisée par la Fédération nationale d'aide aux insuffisants rénaux du 4 au 12 octobre 2008.
(voir les site dédiés : http://www.semainedurein.fr ou http://www.fnair.asso.fr )

Le premier objectif de cette campagne est de sensibiliser et d'informer le public sur les pathologies rénales qui évoluent le plus souvent à bas bruit et qui sont souvent considérées à tort comme des maladies sans gravité. Le second objectif est d'organiser le dépistage de ces pathologies afin d'en favoriser une prise en charge précoce.

Concrètement, le public est invité à se rendre à un laboratoire pour réaliser un dosage de créatinine sanguine. Le biologiste estimera alors la fonction rénale à l'aide de la formule de Cockroft ou du MDRD et délivrera trois documents : un pour le patient, un pour le médecin traitant et un pour la FNAIR. Cette dernière compilera les résultats recueillis pour une grande enquête épidémiologique.

Cet évènement permet de souligner deux évidences :

1- la place importante qu'occupe la biologie médicale dans la prise en charge des pathologies rénales (à ce sujet la haute autorité de santé - HAS - a édité plusieurs recommandations professionnelles dont la plus récente peut être consulté via ce lien :
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_689330/ald-n-28-suite-de-transplantation-renale-de-l-adulte


2- les laboratoires de biologie sont souvent sollicités pour participer à des campagnes de santé publique ( dépistage du risque cardiovasculaire, dépistage de l'hépatite C,...) du fait de la proximité, de la disponibilité et de l'engagement des biologistes.

Cette participation aux opérations de santé publique sera-t-elle possible lorsque les laboratoires n'appartiendront plus aux biologistes mais à des investisseurs non médicaux comme le propose le rapport Ballereau ?
Rien n'est moins sûr.

GdM






lundi 29 septembre 2008

Quels actes de biologie devraient baisser à la nomenclature ?

Le rapport Ballereau propose de baisser le tarif de certains actes de biologie médicale. Cette baisse aurait deux vertus : la première est, bien entendu, de diminuer la charge des remboursements des actes de biologie (2.7 milliards en 2007 soit 3% environ de la consommation des soins en France), la seconde est de contribuer à la restructuration de la profession.

Le montant des économies proposées n'est pas très explicite car en page 45 du rapport, il est proposé 70 millions d'euros sur trois ans et en page 46, 100 millions d'euros sur la même période. Il y a donc une fourchette qui varie entre 210 et 300 millions d'économies à réaliser. Il est tentant de d'imaginer qu'il s'agit là d'une marge de négociation laissée aux biologistes.

Quels sont les actes dont les tarifs sont susceptibles de baisser ?

M. Ballereau a clairement identifié la glycémie dont il propose une divison par 2 du tarif. Il y a également dans le rapport la description des actes concernés : ce sont des examens hautement automatisés et d'interprétation simple mais M. Ballereau ne se hasarde pas à les citer si ce n'est qu'il écarte l'hémogramme.

Par contre si on reprend le rapport Lalande, paru en 2006, il y est clairement indiqué que 11 analyses représentent à eux seuls 43% des actes remboursés et devraient logiquement être moins cotés pour réaliser les économies souhaitées (alinéa 4.2.1.2).

En croisant les propositions des deux rapports, émerge une liste PROBABLE d'examens dont la tarification devrait significativement baisser :
  • Exploration d'une anomalie lipidique,
  • Transaminases,
  • CRP
  • Ferritine
  • TSH + T4 libre
  • Taux de prothrombine
  • Glycémie
  • HbA1c

Il est difficile d'imaginer l'ampleur de la baisse mais dès à présent, il serait judicieux d'orienter la réflexion sur la réorganisation des plateaux techniques des laboratoires autour de ces 8 paramètres, en y intégrant d'ailleurs les impératifs du référentiel de qualité (norme ISO 15189).

GdM

vendredi 26 septembre 2008

Nouvelle Biologie : des glissements sémantiques de taille

Le rapport Ballereau propose donc de radicalement modifier la biologie médicale et rien de tel pour inciter les esprits aux changements que de modifier le nom des objets et des concepts.
Ainsi, le rapport propose de nouveaux termes dont les définitions devraient figurer dans le Code de la Santé publique après parution dans le journal officiel (comme l'écrit lui-même M. Ballereau, les termes seraient ainsi "stabilisés").

La classique analyse médicale devient le très sérieux examen de biologie médicale.

Les médecins-biologistes ou pharmaciens-biologistes oublieront quelques vieilles querelles en revêtant la blouse blanche du Biologiste Médical.

Le Directeur ou la Directrice de laboratoire cèderont leur place au Biologiste-responsable dont la fonction serait équivalente à celle du pharmacien-responsable des entreprises de l'industrie pharmaceutique, c'est-à-dire un garant de la qualité et du respect de la réglementation.

et enfin, last but not least, le petit laboratoire d'analyses médicales (LABM) du coin de la rue disparaît pour devenir un des nombreux site du grand Laboratoire de Biologie Médicale.

Ce dernier glissement sémantique justifie à lui seul le nom involontairement prémonitoire de ce blog : LABM'utation.

GdM

PS : La synthèse du rapport est accessible sur :
http://www.lesechos.fr/medias/2008/0924//300295255.pdf


mardi 23 septembre 2008

Le Big Bang de la biologie médicale : H + 2h

C'est un moment historique pour la biologie médicale française.
A 13h ce jour, le ministère de la santé a rendu public la synthèse du rapport Ballereau qui doit modifier de fond en comble l'organisation de cette spécialité.

Sans aucun commentaire pour l'instant, voici 5 éléments importants du rapport.

- La biologie médicale n'est pas un service mais une prestation médicale. Les médecins-biologistes et pharmaciens-biologistes doivent donc valider les résultats d'analyses mais également les interpréter et même, si nécessaire, modifier la prescription du médecin.

- Tous les laboratoires doivent être accrédités sur la totalité des examens par le Cofrac selon la norme ISO 15189 et dans un délai de 6 ans.

- L'offre de biologie médicale doit être répartie sur tout le territoire dans l'intérêt des patients. La définition du laboratoire, qu'il soit hospitalier ou libéral, va donc changer. Un laboratoire peut avoir plusieurs sites, les biologistes sont libres de s'y organiser comme ils le souhaitent et la règle qui rattache un biologiste à un site est abolie. Par contre, un laboratoire ne peut avoir de position dominante au sein d'un territoire de santé.

- Les règles financières et sociales sont modifiées. La nature du support juridique du laboratoire privé est laissé libre de même que la composition du capital. Les biologistes qui exercent dans un laboratoire doivent conserver la maîtrise de l'organisation.

- Les dépenses de biologie médicale des 3 à 5 prochaines années doivent baisser. Le premier objectif annoncé est de 100 millions d'euros de baisse sur trois années consécutives.

Ce rapport répond à quatre des objectifs prévus par l'article 20 de l'avant-projet de loi HPST et qui ont été développés dans un message précédent (http://labmutation.blogspot.com/2008/09/article-20-de-la-loi-hpst-la-version.html)

Quelles seront les conséquences de ce rapport ?

Imaginez une pierre qui tombe à la surface d'un lac : l'onde de choc se répartit en cercles concentriques de plus en plus grands. Il encore trop tôt pour que la plupart des gens en ressentent la secousse. Pour l'instant, ce sont les quelques dizaines de milliers de professionnels concernés qui subissent un choc.
Un choc frontal.

GdM

PS : la synthèse du rapport est disponible sur la page :
http://www.lesechos.fr/info/sante/300295251-la-synthese-du-rapport-sur-la-reforme-de-la-biologie-medicale.htm

Avis de Naissance : la rapport Ballereau arrive aujourd'hui !!!

Enfin, le voilà !
Le ministère de la santé annonce la remise officielle du rapport Ballereau aujourd'hui à 11H30 !
Le faire-part de naissance est disponible sur :

http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr/actualite-presse/presse-sante/invitations-presse/remise-officielle-du-rapport-michel-ballereau-reforme-biologie-medicale.html

Les premiers commentaires, dépêches et images seront disponibles en début d'après-midi.
A surveiller notamment le site de l'agence APM :

http://www.apmnews.com

Prenons date, le big-bang de la biologie médicale commence aujourd'hui.

GdM

lundi 22 septembre 2008

Article 20 de la loi HPST : la version définitive

Le version définitive de l'article 20 de l'avant-projet de loi HPST, article censé organiser la réforme de la biologie médicale, a été publiée aujourd'hui sur le site du Syndicat des biologistes :
http://www.sdbio.fr/sdb.htm.
L'intérêt majeur de cette version, reproduite ci-dessous, est que nous avons enfin une vision à peu près claire sur les deux axes de la réforme :

- axe 1 : l'exercice personnel des biologistes sera réformé avec une redéfinition de ses missions, l'accréditation obligatoire, la composition du capital des structures d'exercice et un nouveau cadre de contrôle et de sanction. En fait, c'est la loi de 1975 qui est abrogée (au profit de l'ordonnance de 2009 ?)

- axe 2 : la place de la biologie médicale dans le paysage sanitaire sera revue avec l'harmonisation entre le public et le privé, la répartition d'une offre biologique suffisante à travers le territoire et une régulation des dépenses de biologie.

Il reste néanmois, et ce n'est pas rien, à définir les détails de ces réformes. Et c'est là que se posent deux questions :
- quelle sera la marge de manoeuvre des professionnels sachant que la procédure de l'ordonnance n'autorise pas un débat parlementaire classique ?
- à quoi aura servi le rapport Ballereau qui n'est toujours pas publié ?

Réponse dans les jours à venir.

GdM.

PS : Le texte in extenso de l'article 20 avec en gras les verbes qui définissent les objectifs du texte.

« Article 20. Réforme des laboratoires d’analyse de biologie médicale

Dans les conditions prévues par l'article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance dans un délai de 6 mois toutes mesures réformant les conditions de création, d’organisation et de fonctionnement des laboratoires de biologie médicale et visant à :

- harmoniser les dispositions applicables aux laboratoires de biologie médicale publics et privés,
- mieux garantir la qualité des examens de biologie médicale, notamment en mettant en place une procédure d’accréditation,
- compléter les missions du biologiste et du laboratoire de biologie médicale dans le cadre du parcours de soins du patient, en assurant l’efficience des dépenses de santé,
- instituer les mesures permettant d’assurer la pérennité de l’offre de biologie médicale dans le cadre de l’organisation territoriale de l’offre de soins,
- assouplir les règles relatives à la détention du capital, tout en évitant les conflits d’intérêts et en garantissant le rôle central du biologiste dans les instances dirigeantes du laboratoire de biologie médicale,
- adapter les prérogatives des agents chargés de l’inspection ainsi que le régime des sanctions administratives et pénales.

vendredi 19 septembre 2008

HPST : news récentes

L’avant-projet de loi Hôpital, Patients, Santé, Territoire a été transmis avant-hier mercredi 17 septembre 2008, au Conseil d’Etat. Le Président de la République a fait un discours hier jeudi 18 septembre à l’occasion d’un déplacement à Bletterans dans le Jura. Il y a présenté les grandes orientations de ce texte mais n'a pas bien sûr abordé le volet de la biologie médicale, trop technique.

Par ailleurs, l'Union Nationale des Professionnels de santé a écrit la semaine dernière à Mme La ministre de la santé pour s'inquiéter des "différentes actions en justice au niveau de la cour européenne contre l’organisation actuelle de plusieurs professions de santé" et demander un débat européen de fond sur l'entrée des capitaux extérieurs dans les diverses structures d'exercice de la profession, notamment les SEL.

http://www.unps-sante.org/index.php

GdM

mardi 16 septembre 2008

Le planning de la loi HPST

Un nouveau planning pour la loi HPST circule sur le net.
Jusqu'à la fin septembre, le ministère de la santé devrait consulter toutes les parties prenantes dui dossier (praticiens, usagers,...).
Début octobre (mercredi 1er ou mercredi 8), le projet devrait être examiné en conseil des ministres. La discussion parlementaire devrait alors s'engager pour durer jusqu'à tout début 2009.
Une fois la loi adoptée, les décrets d'application devraient être rédigés et sortir dans le courant du premier semestre 2009.
Il reste néanmoins à savoir quand le gouvernement compte sortir son ordonnance pour la biologie. Fin 2008, pendant la discussion parlementaire ? ou début 2009 ?

La dernière version du projet de loi peut-être retrouvée ici :
http://www.decisionsante.com/fileadmin/uploads/accueil/hpst.pdf

GdM

lundi 15 septembre 2008

Comment sera traité le dossier de la biologie dans le projet de Mme Bachelot

Une nouvelle version du texte de Mme la Ministre Bachelot, appelé dorénavant loi HPST (hôpital, patient, santé, territoires) a été publiée la semaine dernière. On en sait désormais un peu plus sur la manière dont sera traité le dossier de la biologie.
Sur le fond, il faut comprendre en filigrane que la loi de 1975 sera abrogée. Sur la forme, le gouvernement demande à pouvoir légiférer par ordonnance ce qui est un peu une surprise !

Voici le texte intégral de l'article 20 de ce projet de loi, avec surlignés en couleurs, quelques mots-clés du texte.

Article 20 :
Réforme des laboratoires d’analyse de biologie médicale
Ce texte définira l’organisation de cette discipline, sa place au sein du parcours de soins,
l'ensemble des règles qui la régissent, les garanties qui doivent être apportées aux patients et les conditions nécessaires à l’efficience du financement. La qualité de l’offre de soins doit être
garantie de la même façon en ville et à l’hôpital et les règles de fonctionnement doivent permettre de renforcer la coopération entre les deux secteurs. L'ordonnance répondra aux exigences européennes en veillant à apporter les garanties nécessaires à la protection de la santé publique, qui est l'objectif prioritaire.
Dans les conditions prévues par l'article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance dans un délai de 6 mois toutes mesures relatives aux conditions d'ouverture, de fonctionnement et d'organisation territoriale des laboratoires de biologie médicale, afin de permettre à chacun de pouvoir bénéficier d' examens de biologie médicale de qualité et d'améliorer l'efficience des dépenses de santé .
Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à compter de la publication de l’ordonnance.

mardi 9 septembre 2008

Baisse de la nomenclature prévue...en Suisse !

Le ministre de la santé suisse a prévu une révision à la baisse de la nomenclature des analyses médicales. Il propose une réduction allant de 20 à 25% du tarif des analyses les plus fréquentes.
L'économie espérée est de l'ordre de 250 millions de francs suisses, soit à peu près 1 % des dépenses totales de l'assurance-maladie.

Les arguments avancés par les services du ministre sont classiques :
- gain en productivité du fait de l'automatisation,
- revenus élevés des biologistes,
- tarifs suisses quatre à cinq fois plus élevés que ceux pratiquée en Allemagne ou en Autriche.

De leur côté, les biologistes suisses contestent cette décision unilatérale et les arguments avancés par le ministre et notamment la pertinence de la comparaison au modèle allemand. Ils craignent une désorganisation du secteur avec la fermeture de 40% des laboratoires du fait de la pression économique ainsi exercée. Ils mettent également en avant la perte de la qualité et de la proximité du service rendu aux patients.

La seule concession que serait prêt à faire le ministre est celle d'une baisse en deux fois de la nomenclature.
Les détails peuvent être consultés sur le lien suivant :

http://www.hebdo.ch/Edition/2008-36/Actuels/suisse/sante_les_laboratoires_quatre_fois_trop_chers.htm




Ce dossier est extrêmement intéressant car il permet de projeter ce qui peut arriver en France dans les mois qui viennent avec notamment ce bras de fer entre le ministère et les biologistes au sujet de l'amplitude de la baisse des tarifs.
Il est également instructif de constater que les arguments avancés par les protagonistes de ce dossier suisse sont exactement les mêmes que ceux avancés par leurs homologues français.

Conclusion : Suivons de près l'évolution de la biologie suisse.

GdM

mercredi 3 septembre 2008

L'avant-projet de loi de R. Bachelot est disponible

Comme je l'avais prévu dans le précédent billet, l'avant projet de loi circule parmi les représentants des professionnels de santé.
Il est possible de le consulter par le lien suivant :

http://www.espace-social.com/IMG/pdf/avpst.pdf

En ce qui concerne la biologie médicale, elle devrait être traitée dans le titre II intitulé : Accès de tous à des soins de qualité. Ce titre stipule : " [le titre II] définit un nouveau cadre d'organisation et de fonctionnement pour la discipline de biologie médicale".
Les articles correspondants n'apparaissent pas dans l'avant-projet de loi car le rapport Ballereau n'est toujours pas paru. Il est attendu pour la fin septembre.

GdM

mardi 2 septembre 2008

Le projet de loi de R.Bachelot sera dévoilé en octobre.

Madame la Ministre de la Santé va présenter au Conseil des ministres son projet de loi tant attendu. Ce sera d'après plusieurs quotidiens nationaux vers la mi-octobre (ex :
Ce projet, qui comportera 4 volets et 35 articles, devrait être discuté devant le parlement dans le courant du mois d'Octobre.
Les principaux volets discutés dans la presse concerne la réorganisation de l'offre sanitaire, la gouvernance à l'hôpital ainsi que la complémentarité public-privé.
Un des volets concerne la biologie médicale mais les journaux n'en parlent pas considérant peut-être qu'il s'agit d'un sujet trop technique, à la marge du système de santé.

Le journal Libération ( http://www.liberation.fr/actualite/societe/349465.FR.php?rss=true&xtor=RSS-450) s'est procuré le projet de loi, il est donc probable que des informations plus précises concernant le volet biologie médicale filtrent dans les semaines à venir.
Patience.

GdM

vendredi 29 août 2008

Le vent se lève

Comme une piqûre de rappel, le Quotidien du Médecin rappelle sur son site internet (http://www.quotimed.com/) les grands axes de la réforme de la biologie médicale. Ils seront précisés dans le projet de loi "Patients, santé et territoires" dont la présentation devant le Conseil des ministres est prévue cet automne. Le groupe de travail chargé de cette réforme s'est remis au travail et affinine ses propositions sur les pistes suivantes :

- Obligation pour les laboratoires d'être accrédités sur l'ensemble de leur activité dans les six ans (quelle norme Iso 15189 ou 17125 ?)

- Interdiction pour un laboratoire d'acquérir une position dominante sur un territoire de santé (Quel est l'étendue de ce térritoire ? Département ? Commune ?)

- Introduction probable d'une permanence de soins (Nuit ? Week-end ?)

- Possibilité pour un biologiste d'amender la prescription du médecin (sous quelles conditions ?)


Il est probable que d'autres pistes sont à l'étude comme par exemple la composition du capital des laboratoires.
La complexité du sujet et les pressions des diverses parties expliquent probablement pourquoi la parution du rapport Ballereau qui doit statuer sur ces questions a pris du retard.

Gdm

lundi 18 août 2008

Le calme avant la tempête

Le mois d'août est en général calme pour la profession mais pas pour...les professionnels !
Une partie des équipes est en vacances et ceux qui restent ont un peu plus de travail surtout après le 15 août où l'activité médicale redémarre un peu.

On en profite pour traiter les dossiers en retard (notamment les procédures qu'on a pas eu le temps de rédiger) et faire un peu de biblio.

Mais un oeil averti remarque une petite febrilité du côté de google : l'expression "Rapport Ballereau" est très souvent recherchée car toute la profession attend avec une impatience à peine dissimulée la parution officielle du rapport qui va chambouler la biologie médicale.

Le compte à rebours est lançé.

GdM