dimanche 6 septembre 2009

Le Biologiste médical et les masques anti-grippe H1N1.

Nous avons tous bien compris qu’il y avait deux types de masques de protection en stock : le masque anti-projection (MAP) ou « chirurgical » et le masque FFP2 ou « bec de canard ». Quelle est leur place dans le laboratoire d’analyses médicales ?

Réglons tout de suite le cas du masque chirurgical. Il est destiné aux personnes ayant la grippe (ou supposées telles) et limite la propagation de gouttelettes de salive qu’ils émettent prévenant ainsi la contamination des sujets contacts. Aux laboratoires d’analyses, il serait utile dans les cas suivants :

- Les patients qui se savent grippés ou qui ont un doute (pour peu qu’ils aient la courtoisie de le dire) mais qui n’ont pas de masques pourraient en recevoir un dès leur arrivée au laboratoire.

- Les membres du personnel qui, au cours de leur journée de travail ressentent des symptômes grippaux (fièvre, toux, courbatures, fatigue subite…), mais qui ne peuvent pas quitter immédiatement leur poste de travail doivent mettre un masque. Il faut néanmoins savoir que dans ce cas précis, leur contagiosité a commencé 24h avant. C’est là que la cellule de crise intervient et déroule le plan de continuité d’activité (mais ça c’est une autre histoire).

Qu’en est-il du masque FFP2 ? Les choses semblent un peu plus compliquées.

Ces masques sont destinés à la protection des sujets contacts mais ils présentent plusieurs inconvénients. Ils sont souvent difficiles à supporter et doivent être changés toutes les quatre heures. Il est absolument exclu qu’un professionnel de santé se promène toute la journée avec un tel masque. Les sociétés savantes ont donc répertorié les soins à risque durant lesquels le port du FFP2 est recommandé :

- Intubation / Extubation

- Ventilation mécanique avec circuit expiratoire « ouvert »

- Ventilation mécanique non invasive

- Aspiration endotrachéale

- Fibroscopie bronchique

- Kinésithérapie respiratoire

- Aérosolthérapie

- Prélèvement nasal ou nasopharyngé

- Autopsie

Une seule de ces procédures concerne les biologistes : le prélèvement nasal ou oro-pharyngé.

Cette limitation de port pourrait être une solution au problème d’approvisionnement en masques FFP2 que connaissent les laboratoires d’analyses. En effet, ils ont été initialement « oubliés » par les autorités sanitaires lors de la distribution des dotations. Lorsque des biologistes ont contactés les DDASS et DRASS, certaines leur ont conseillé d’assurer leur propre approvisionnement comme pour les autres entreprises. Problème : les entreprises rencontrent actuellement des difficultés pour obtenir des masques comme le rapporte un article récent des Echos qui cite la CGPME « les pouvoirs publics ont asséché le marché en préemptant pour leur propre usage une grande part des produits fabriqués ».

Le Ministère de la santé aurait rectifié le tir en incluant les laboratoires parmi les destinataires des masques pré-emptés. Cependant en fonction des régions, les discours et pratiques ne sont pas encore harmonisés. Par exemple, dans un département du sud, les masques ne seraient destinés qu’aux biologistes mais pas aux techniciennes et secrétaires qui sont plus souvent au contact des patients.

Que faire alors s’il n’y a pas assez de masques FFP2 ? Un peu de bon sens, un respect strict des règles d’hygiène, un peu d’organisation (délimiter une « ZHDV » dans le laboratoire = zone de haute densité virale »)…et une excellente idée promue par une interniste américaine : éviter de porter ses mains au visage.

KW

1 commentaire:

Anonyme a dit…

pour info :http://www.sdbio.fr/sdb.htm