mercredi 8 juin 2011

Réforme de la Biologie Médicale : un fleuve capricieux.

Amis Biologistes, bonjour.

A quoi pourrait-on comparer la réforme de la biologie médicale ? A un fleuve capricieux, tantôt calme et majestueux, tantôt rapide et tumultueux mais le plus souvent tapi dans des méandres marécageux. Si comme moi, vous essayez d'en suivre le cours dans une modeste embarcation, vous ne devez plus trop être maître de votre destin. Vous ramez comme un fou dans les eaux calmes puis vous vous laissez porter par le torrent en essayant de ne pas chavirer.

Le fleuve est actuellement agité par les forts remous qu'ont créés les Internes en biologie médicale (les futurs professionnels) en déposant un préavis de grève pour le week-end prochain. Concrètement, cela veut dire que les gardes des laboratoires hospitaliers ne seront pas assurées.  Rassurons tout de suite les patients, les examens biologiques seront quand même réalisés (au prix de certaines contorsions que je ne révèlerai pas ici...). Pour quelles raisons le "sang neuf" se rebelle et montre les crocs ? Elles sont nombreuses et elles viennent en réaction aux récents débats parlementaires autour de la loi Fourcade. L'affiche de la FNSIP ci-dessous résume bien leurs revendications.

Le contexte est très complexe et très flou et ce flou profite sûrement à quelques parties prenantes de la réforme. Le syndicat des jeunes biologistes a tenté un décryptage dans un article très documenté et très bien écrit (n'est-ce pas G.?), comme je ne ferai pas mieux je vous y renvoie. On y (re)découvre quelques forces à la manœuvre : les biologistes financiers, les doyens des facultés, quelques représentants syndicaux des infirmier(e)s, les jeunes biologistes et quelques biologistes praticiens isolés... avec comme arbitre les politiques. A ce propos, que penser d'un arbitrage politique en pleine année électorale ?

Ce qui me laisse très perplexe c'est la masse silencieuse. Beaucoup de biologistes ne s'expriment pas mais, s'ils sont comme moi, ils doivent avoir au moins une bonne raison : ils sont trop occupés à maintenir leur barque à flots. Certains se taisent et ont malheureusement choisi de rester à quai attendant que des confrères les embarquent...ou pas. Les biologistes hospitaliers ne disent plus rien, embourbés dans une gouvernance hospitalière kafkaïenne. Quant aux technicien(ne)s et secrétaires de laboratoire, qui s'activent sur le pont, ils/elles sont inaudibles.. .à moins que personne ne leur ait donné la parole. [A ce propos, un élu connaît les infirmières de sa circonscription mais connaît-il les techniciens de laboratoires? Probablement non...CQFD].

La réforme de la biologie est donc tout sauf un long fleuve tranquille, soit. On aurait pu s'adapter mais ce qui nous pend au nez, c'est que les biologistes financiers érigent un gigantesque barrage pour en détourner le cours laissant nos embarcations (privées et publiques) à sec et nos patients...sans eau.

Bonne garde.

Quartier-Maître GdM.

PS : Au moment de boucler ce post, j'apprends que les biologistes séniors soutiennent les revendications des Internes et demandent au Ministère de la santé de les prendre en considération (ndr : notamment au cours des prochains débats au Sénat).

Sources d'informations :
http://blog.sjbm.fr/
http://greve.fnsip.fr





1 commentaire:

Anonyme a dit…

EXACT! et si nous éprouvons des difficultés à suivre ..cette réforme,
l'ordonnance à déjà détruit une grande partie de la biologie française..cette grève, un an avant
aurait-elle changé les choses? les petits pots de terre tentent de survivre..contre de gigantesques regroupements, quel gachis!et de résister à la tentation de ne pas mettre la clef sous la porte!
merci à vous, amicalement et confraternellement!