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mercredi 22 juillet 2009

Grippe H1N1 : les laboratoires d'analyses doivent anticiper.

Les biologistes libéraux, tout comme les généralistes et les officines sont les piliers de la santé en France puisqu'ils assurent la grande majorité des soins de premiers recours. Ils sont bien sûr concernés par l'épidémie de grippe et réagiront comme ils se doit aux injonctions des autorités sanitaires pour la meilleure prise en charge possible des malades. Ils seront même réquisitionnés par le préfet si nécessaire. D'ailleurs à partir de demain, les généralistes prendront le relais des hôpitaux pour accueillir les personnes présentant un syndrome grippal. Ils les enverront vers les officines avec une ordonnance pour aller chercher si nécessaire le traitement antiviral (remboursé) et les masques chirurgicaux (gratuits). Tout celà est bien explicité sur le site du Ministère de la santé.


Il y a cependant une donnée essentielle à ne pas oublier et que commence à prendre en compte les experts (voir par exemple l'excellent article dans le dernier Lancet Infectious diseases écrit par Cauchemez et al.), c'est que les professionnels de santé, mais surtout leurs enfants, sont tout aussi susceptibles de tomber malades ! Dans la discussion de l'article, les auteurs estiment, qu'au pic de l'épidémie et si les écoles sont fermées comme le prévoit le plan de crise sanitaire, le taux d'absenteisme des professionnels de santé peut atteindre 45% (30% en raison de la fermeture d'école, 10% pour grippe et 5% pour d'autres raisons). Ils tempèrent cette prévision par le fait que ces données sont issues d'études antérieures et qu'il est très difficile de prévoir ce qui va réellement se passer avec le virus H1N1. Peu importe, les experts font leur travail et échafaudent des scénarios.


Une autre donnée a émergé ces jours derniers, c'est la vitesse de propagation du virus. Le Dr Schuschat du CDC a estimé que, contrairement à la grippe saisonnière, la grippe H1N1 pourrait démarrer très vite dès les premiers jours de la rentrée lorsque les enfants se regrouperont. Ce qui finalement laisse moins de temps que prévu pour anticiper.


Ces deux données assimilées, que peut-on envisager pour les laboratoires d'analyses médicales ?

Les équipes techniques et biologiques sont triplement exposées à l'épidémie :


1- elles accueillent le grand public dans des endroits fermés (secrétariats, box de prélèvements...)

2- elles peuvent être exposées par des gestes techniques à une importante charge virale (prélèvements oro-pharyngés)

3- les équipes sont trés féminisées, souvent jeunes et donc avec...des enfants en bas âge et/ou scolarisés


Outre les biologistes eux-mêmes, les personnels les plus exposés au public sont les secrétaires et les préleveur/ses. Les techniciens, s'ils ne prélèvent pas, pourraient être moins exposés. Mais, pour des raisons démographiques, la majorité ont des enfants et c'est par ce biais (contamination, enfants malades ou fermeture des écoles) qu'ils pourraient s'absenter du labo.

Dans le scénario le plus pessimiste, il faut envisager que 50% de l'équipe pourrait être à un moment donné absente. C'est donc sur cette base qu'il faut réfléchir pour que chaque labo puisse continuer à assurer la production d'analyses (prélèvement, analyse, envois...) et notamment les urgences. Une collaboration entre laboratoires du même secteur pourrait être une solution, il faut faire preuve d'imagination. Par contre, une chose semble évidente, les prélèvements à l'extérieur du laboratoire, du fait des déplacements qu'ils induisent, ne devraient pas être possibles pendant l'épidémie.
Avec tout ça, nous allons prendre du retard dans le processus d'accréditation !


GdM






vendredi 1 mai 2009

Grippe A(H1N1) et infection par le VIH : une mise au point de l'OMS.

En ce jour férié, tous les services sanitaires sont sur la brèche, de la plus petite DDASS franco-française à la direction générale de l'OMS. Justement, cette vénérable institution vient de publier sur son site une mise au point concernant les risques potentiels de la co-infection grippe A(H1N1) et HIV. Loin d'être alarmiste, cette information est pertinente et rappelle aux professionnels de santé la spécificité de prise en charge de la grippe chez les patients porteurs du VIH.

L'OMS rappelle que les complications et la mortalité de la grippe saisonnière sont plus élevées chez les sujets immunodéprimés (dont les patients porteurs de VIH) que dans la population générale. Ainsi, bien que l'interaction entre les deux infections virales n'ait pas encore été documentée et que le spectre des complications de la grippe A(H1N1) ne soit pas encore complétement connu, l'OMS recommande "que les patients porteurs du VIH soient considérés comme un groupe à haut risque et à ce titre, prioritaire pour les mesures prophylactiques et thérapeutiques contre la grippe A(H1N1)". Dans ce but, l'organisation indique que les souches virales mexicaine et américaines sont sensibles à l'oseltamivir et au zanamivir mais pas à l'amantadine ou à la ramantadine et qu'il n' y a pas à ce jour d'interactions rapportées entre les agents anti-rétroviraux et l'oseltamivir et zanamivir. Les patients porteurs du VIH peuvent donc être traités avec l'oseltamivir ou zanamivir en cas de déclaration de symptômes grippaux ou en prophylaxie après contact avec un cas avéré de grippe.

L'OMS conclut cette mise au point en attirant l'attention des autorités sanitaires sur les besoins spécifiques des patients VIH en particulier dans les les pays à forte prévalence.

En France, le ministère de la santé a mis en place à destination du public un numéro de téléphone spécial grippe : 0825 302 302 ou de l'étranger +33 1 53 56 73 23. Un dossier spécial a également été mis en ligne sur son site internet.

GdM