lundi 31 août 2009

Un outil pour les biologistes qui veulent s'accréditer...et les autres aussi !

Avec KW de Bio-clinical Consulting, nous "travaillons" sur un moteur de recherche personnalisé qui sera entièrement dédié à la norme ISO 15189. C'est une toute nouvelle possibilité que permet Google. La barre de recherche est situé sur la colonne de droite, juste sous le chapeau du blog.
Au fur et à mesure de nos propres recherches, nous alimenterons le moteur avec des sites pertinents ce qui le rendre d'autant plus efficace...et facilitera ainsi(du moins nous l'espérons !) la recherche documentaire que nous effectuons toutes et tous sur ce sujet brûlant.
Bonne chasse.

GdM & KW

mercredi 26 août 2009

Labmutation : les secrets de la saison II.

Comme pour les chaînes de télé, Labmutation, le blog de la biologie médicale, des laboratoires d'analyse et du diagnostic in vitro fait sa rentrée avec une nouvelle grille et plein de surprises (si ! si !).
Mais avant de se projeter dans le futur, faisons un peu le bilan de l'année écoulée. Votre serviteur s'est lançé dans le blogging en août 2008 et a écrit pour vous 77 messages (soit un post tous les 5 jours). D'après Google, 16000 visiteurs uniques ont parcouru les pages : 14000 étaient localisés en France et le reste dans 62 pays différents (les possibilités du net sont ahurissantes !). Toujours d'après Google, ce nombre de visiteurs est assez faible mais Wikio classe Labmutation en 29ème position dans le top 100 des blogs les plus actifs en santé. Il y a eu deux messages qui ont attiré énormément de visiteurs, celui sur la grippe mexicaine d'avril 2009 et celui intitulé "La biologie financière expliquée à ma fille" d'octobre 2008. Si je suis content ? Affirmatif ! Sauf, peut-être, deux contrariétés mineures. La première est que je n'ai pas pu écrire, faute de temps, tous les posts que j'ai voulu et la seconde est le petit nombre de commentaires que j'ai eus au regard des visites (je remercie au passage les lecteurs fidèles) mais celà est, semble-t-il, commun à tous les blogs.
Place maintenant aux nouveautés ! Il y en aura pas mal mais deux seront immédiatement mises en oeuvre :
1- vous aurez la possibilité de contacter par mail les auteurs du blogs à l'adresse suivante : labmutation at gmail.com (remplacez at par l'arobase).
2- j'ai bien dit les auteurs car je sera épaulé durant la saison II par un consultant d' In vitro Veritas(un cabinet de conseil spécialisé dans tous les aspects conceptuels, techniques, organisationnels du diagnostic in vitro). Il s'est choisi un pseudo un peu guerrier : Knowledge Warrior mais c'est son choix (un peu de fantaisie ne fait pas de mal, me dit-il). KW sera chargé d'écrire des posts plus techniques que les miens et mettra ainsi son expertise à votre disposition, gratuitement, dans le plus pur esprit du blogging professionnel. Pourquoi ? C'est simple. Il fait de la pub pour son cabinet et moi j'ai des conseils gratuits. Les affaires sont les affaires.
Nous vous souhaitons une excellente saison II sur Labmutation !
GdM & KW.

lundi 3 août 2009

Morphogenèse de la loi HPST.

En ce début de mois d'août, la torpeur estivale commence à embrumer les esprits (du moins le mien) et allez savoir pourquoi, mais la loi HPST m'est apparue comme un embryon végétal qui émerge d'une graine semée par le vent dans une petite garrigue provençale. L'embryon HPST devient plantule puis plante, puis arbuste et prenait de l'envergure pour devenir un immense arbre HPST dont les articles (nombreux) constituaient autant de branches.

Tout a commencé par les états généraux de l'offre de soins (les "egos" de novembre 2007 à avril 2008) qui ont examiné la répartition sur le territoire et les missions des professionnels de santé. Elle m'apparait comme un petit tas de terreau humide, à l'ombre d'un Lilas. A la même période, plusieurs rapports ont été rédigés par des parlementaires ou des hauts fonctionnaires :

- le rapport Ritter (janvier 2008) sur la création des agences régionales,
- le rapport Bur (février 2008) sur les missions des agences régionales de santé,
- le rapport Larcher (avril 2008) sur la réforme des hôpitaux,
- le rapport Flajolet (avril 2008) sur la disparité sanitaire des territoires,

C'est comme des graines portées par le mistral de la réforme et qui tombent par le plus grand des hasard sur le terreau des egos. Le printemps et l'été passent, mais rien ne bouge car il manque un petit quelque chose. Un tout petit peu de matière organique pour servir d'engrais. Elle arrive le jour de l'automne, le 23 septembre exactement. C'est le rapport Ballereau qui traite de la réforme de la biologie médicale (je vous passe les détails pour ne pas froisser les susceptibilités mais ce rapport a été inspiré par le purgatif rapport Lalande de 2006 et les pressions de la commission européenne).

Le miracle a enfin lieu, aves les premières pluies automnales, la graine germe et la plantule est cueillie par Mme Bachelot puis présentée comme un avant-projet de loi au Conseil des Ministres du 22 Octobre 2008. La surprise n'est pas complète puisque des versions ont circulé sur le net durant les 15 jours précédents. Pour protéger cette plante prometteuse, (on dirait un petit olivier) le gouvernement déclare l'état d'urgence et s'autorise à prendre, par ordonnances, des mesures précises et notamment pour la biologie médicale. La plante est préservée dans le jardin d'hiver de la rue de Ségur jusqu'au mois de février où elle est remise à la pépinière de l'Assemblée nationale. La commission des affaires sociales, une assemblée de jardiniers expérimentés, donnent les premiers coups de sécateur sur le désormais jeune arbuste et éliminent l'article 20 qui autorise la réforme de la biologie par ordonnance. Du 3 février au 10 mars, les députés-jardiniers discutent et secouent l'arbuste dans tous les sens. Lui qui comportait 33 petites branchettes, ils lui regreffent l'article 20 et 68 autres branches. Il lui faut au moins le reste du printemps pour s'en remettre.
Le 12 mai un arbre de belle taille est présenté à l'arboretum du Sénat. Il en sortira le 5 juin complètement transformé (c'est encore un olivier ?) et pour cause. Courant mai, le rapport Marescaux qui traite de la réforme des CHU est publié, il va être déversé au pied de l'arbre comme un accélérateur de croissance. Ensuite, les sénateurs-paysagistes vont battre le record du débat le plus long en discutant durant 15 jours de 1108 amendements qui sont autant de potentiels coups de sécateurs ou de greffes. Ils font passer le nombre de branches de 68 à 135. C'est plus un olivier, c'est un séquoïa mutant avec des branches de toutes sortes ! Au passage, la branche 20 qui portera les fruits de la biologie médicale a été remaniée avec notamment un bourgeon qui va interdire les SA et SARL . Du coup les députés-jardiniers se mettent en colère car il ne reconnaissent plus l'arbre qu'ils avaient taillé. Rendez-vous est donc pris le 16 juin entre une délégation de jardiniers et de paysagistes (la commission mixte paritaire) pour examiner les désaccords sur la taille. L'arbre est ensuite renvoyé devant la pépinière et l'arborétum où il sera bien entendu admiré et applaudi.
Cependant, vers le 2 juillet, au moment où il devait revenir au Ministère, certains jardiniers et paysagistes se rebellent et saisissent le Conseil de la Nature en mettant en cause le caractère mutant et non-naturel de cet arbre imposant. Tout le monde retient son souffle, allait-on l'abattre sur pied après tant de mois de bataille pour le faire grandir et le tailler ? Le 16 juillet, le Conseil rejette le recours et tout le monde peut souffler.
Le 22 juillet, le journal officiel publie la description exacte de l'arbre avec quelques surprises concernant la dénomination des branches. Celle que les biologistes suivent depuis le début porte désormais le numéro 69. Le séquoïa mutant peut ainsi rejoindre donc la forêt législative (qui mérite une sacré entretien mais ça c'est une autre histoire). Les professions de santé attendent impatiemment que le Ministère s'en occupe et présente les petits (décrets d'application) et surtout les gros fruits (ordonnances).

Papa ! Papa ! Réveille-toi, c'est l'heure ! Tu as promis de nous emmener à la piscine !

Mince alors ! Ce n'était qu'un rêve.
Les siestes provençales du mois d'août berçées par les cigales et le bruissement des feuillages ne sont plus ce qu'elles étaient. Néanmoins ce songe a eu le mérite de me faire pencher sur une morphogenèse végétale de la loi HPST, plus amusante à écrire (peut-être pas à lire !) qu'un aride historique.

GdM






jeudi 23 juillet 2009

Loi HPST : elle est publiée au Journal officiel !

Madame la Ministre Bachelot a fait fort : 9 mois après après avoir présenté le projet au conseil des Ministres du 22 octobre dernier, voilà que la loi HPST, son "bébé", est promulguée au JO. C'est donc une "grossesse" rondement menée par la Ministre (que les lecteurs/lectrices me pardonnent cette pointe d'humour carabin).
Vous trouverez le texte sur le site Legifrance.
En ce qui concerne la biologie, il y a un changement qu'il faut bien noter : l'article 20 qui nous an tant occupés ces derniers mois devient l'article 69 ! Ce qui est de bonne augure...

GdM

mercredi 22 juillet 2009

Grippe H1N1 : les laboratoires d'analyses doivent anticiper.

Les biologistes libéraux, tout comme les généralistes et les officines sont les piliers de la santé en France puisqu'ils assurent la grande majorité des soins de premiers recours. Ils sont bien sûr concernés par l'épidémie de grippe et réagiront comme ils se doit aux injonctions des autorités sanitaires pour la meilleure prise en charge possible des malades. Ils seront même réquisitionnés par le préfet si nécessaire. D'ailleurs à partir de demain, les généralistes prendront le relais des hôpitaux pour accueillir les personnes présentant un syndrome grippal. Ils les enverront vers les officines avec une ordonnance pour aller chercher si nécessaire le traitement antiviral (remboursé) et les masques chirurgicaux (gratuits). Tout celà est bien explicité sur le site du Ministère de la santé.


Il y a cependant une donnée essentielle à ne pas oublier et que commence à prendre en compte les experts (voir par exemple l'excellent article dans le dernier Lancet Infectious diseases écrit par Cauchemez et al.), c'est que les professionnels de santé, mais surtout leurs enfants, sont tout aussi susceptibles de tomber malades ! Dans la discussion de l'article, les auteurs estiment, qu'au pic de l'épidémie et si les écoles sont fermées comme le prévoit le plan de crise sanitaire, le taux d'absenteisme des professionnels de santé peut atteindre 45% (30% en raison de la fermeture d'école, 10% pour grippe et 5% pour d'autres raisons). Ils tempèrent cette prévision par le fait que ces données sont issues d'études antérieures et qu'il est très difficile de prévoir ce qui va réellement se passer avec le virus H1N1. Peu importe, les experts font leur travail et échafaudent des scénarios.


Une autre donnée a émergé ces jours derniers, c'est la vitesse de propagation du virus. Le Dr Schuschat du CDC a estimé que, contrairement à la grippe saisonnière, la grippe H1N1 pourrait démarrer très vite dès les premiers jours de la rentrée lorsque les enfants se regrouperont. Ce qui finalement laisse moins de temps que prévu pour anticiper.


Ces deux données assimilées, que peut-on envisager pour les laboratoires d'analyses médicales ?

Les équipes techniques et biologiques sont triplement exposées à l'épidémie :


1- elles accueillent le grand public dans des endroits fermés (secrétariats, box de prélèvements...)

2- elles peuvent être exposées par des gestes techniques à une importante charge virale (prélèvements oro-pharyngés)

3- les équipes sont trés féminisées, souvent jeunes et donc avec...des enfants en bas âge et/ou scolarisés


Outre les biologistes eux-mêmes, les personnels les plus exposés au public sont les secrétaires et les préleveur/ses. Les techniciens, s'ils ne prélèvent pas, pourraient être moins exposés. Mais, pour des raisons démographiques, la majorité ont des enfants et c'est par ce biais (contamination, enfants malades ou fermeture des écoles) qu'ils pourraient s'absenter du labo.

Dans le scénario le plus pessimiste, il faut envisager que 50% de l'équipe pourrait être à un moment donné absente. C'est donc sur cette base qu'il faut réfléchir pour que chaque labo puisse continuer à assurer la production d'analyses (prélèvement, analyse, envois...) et notamment les urgences. Une collaboration entre laboratoires du même secteur pourrait être une solution, il faut faire preuve d'imagination. Par contre, une chose semble évidente, les prélèvements à l'extérieur du laboratoire, du fait des déplacements qu'ils induisent, ne devraient pas être possibles pendant l'épidémie.
Avec tout ça, nous allons prendre du retard dans le processus d'accréditation !


GdM